En ce moment, nous recevons dans nos boites à lettres le texte du traité constitutionnel. 191 pages en petits caractères plus une notice de 12 pages présentant essentiellement l’exposé des motifs du projet de loi autorisant la ratification (dont certains partisans du NON, considérant qu’il s’agissait non d’information mais de pure propagande, ont vainement tenté d’empêcher la diffusion par une requête au Conseil constitutionnel.
La lecture de ce traité peut paraître fastidieuse, voire rébarbative.
Question : peut-on utiliser les fonctionnalités du Web pour rendre la lecture de ce texte plus facile ou même attrayante ?
Pour l’instant, j’ai repéré trois tentatives.
L’une, Une Constitution pour l’Europe, réalisée par Brit Helle Aarskog de l’Unité de recherche textes et technologies de l'information à Bergen (Norvège), propose une version hypertexte « standard » du traité. Dans le panneau de gauche, le sommaire (développable) du traité ; à droite, le texte. Ici les liens permettent essentiellement d’aller directement à un article particulier ou de consulter un article ou un autre texte auquel tel ou tel article du traité fait référence.
L’autre, Notre constitution.net, « initiative spontanée de simples citoyens de tous horizons politiques », est plus ambitieuse. En sus de la présentation hypertexte du traité (un peu moins pratique que la précédente), elle propose également à chacun de participer à l’analyse du traité. Si j’ai bien compris, il s’agit d’un Wiki permettant à chacun de poster des textes d’explication, de commentaires ou des liens. Mais, si le site abonde en explications sur comment collaborer, j’avoue n’avoir pas été capable de trouver le résultat de ce travail collectif (je crois qu’il faut s’inscrire, ce qui tend à exclure l’internaute un peu pressé). Le site comprend également une consultation en ligne, un peu pompeusement appelée Colorvote (les résultats pour chaque question étant présentés par des couleurs sur une échelle d’opinions en 7 classes). Enfin, le site propose des liens vers divers outils d’analyse linguistique (qui permettent par exemple de visualiser la densité des références croisées entre articles ou de trouver la fréquence d’un mot dans le traité), la plupart étant conçus par des chercheurs en linguistique.
Justement, parmi ces outils linguistiques, il y a le moteur de recherche proposé par Jean Véronis, de l’Université d’Aix-en-Provence, dont j’ai déjà signalé dans un précédent billet le très remarquable blog de réflexions sur les technologies du langage. Ce moteur de recherche permet de trouver le nombre de fois où un mot est cité dans le traité constitutionnel européen ainsi que, nouveauté, dans la Constitution française de 1958.(Mais, comme le note justement Jean Véronis, attention à ne pas comparer directement les chiffres absolus dans la mesure où le traité est à peu près 21 fois plus long que la Constitution de 1958 ; de plus, et ça c'est moi qui l'ajoute, le vocabulaire politique a évolué depuis cinquante ans, et certains termes utilisés aujourd’hui étaient quasi-inconnus, en tout cas dans le domaine politique).
Question : the European constitution is a very long text (191 pages in French), somewhat arid. How can the Web functionalities be used to make it more readable? Three examples (see links above)): two of them are hypertext presentations, which “only” allow to browse the Constitution and to quickly reach a specific article. The third example is a search engine which provides a counting of the terms used (or not used) in the Constitution. And, as many people already noticed, you will know that there are 114 occurrences of the word “market”, and only one single mention of the word “unemployment”.
mercredi 4 mai 2005
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2 commentaires:
Depuis la mise en ligne sur Notre Constitution Point Net de l'intégrale Traité en mode Hypertexte le 20 avril (voir Libé du 22 : http://www.liberation.fr/page.php?Article=291640 , la Commission Européenne s'est réveillée (un peu) et a mis en ligne mercredi dernier une version HTML de la Constitution!
Olivier Auber
Malheureusement il ne s'agit pas d'une version vraiment hypertexte: pas de liens de chaque article vers ceux auxquels il fait référence, pas de moteur de recherche, pas de liste des références à l'article courant, et surtout pas d'adresse fixe pour chaque article sur laquelle les divers sites de débat en ligne pourraient pointer afin d'étayer leur discours...
Vous avec bien noté qu'entre temps, un site norvégien de Bergen a mis aussi en ligne une très jolie version hypertexte en Français (Tiens bizarre, la Norvège n'est pas dans l'Europe au fait!). Mais cette version ne réalise qu'une partie de ce que nous rêvons qu'il devrait être fait pour tous les textes de loi. Il n'y a pas d'adresse fixe par article nottamment...
Cela, nous l'avons réalisé de manière bénévole avec les moyens du bord sur Notre Constitution Point Net. Le site est à l'entière disposition des internautes pour faciliter leur lecture et leurs recherches.
En effet, NotreConstitutionPointNet est un projet ambitieux. Nous lançons ici un appel à contribution, que ce soit vers les simles citoyens comme nous, les informaticiens ou les chercheurs. Le chantier ne fait que commencer!
Certes, la procédure pour devenir rédacteur est un peu plus compliquée que das le cas d'un blog, mais une fois passée cette petite barrière technique, vous pourrez goûter les joies et la puissance du Wiki!
I could give several comments on how to improve the hypertext version with bi-directional links, and options for networks of links to other related document from each of these 'link points'. However, before I start on that kind of work, I will wait and see what happens in France this week.
If you are interested, I have made a first release of an information landscape covering the Convention's plenary session in the period 2002-2003 - the set of documents marked CONV in which you may find all the incoming amendments to all Articles, etc.
There are many practical problems related to the overlay of additional hypertext structures - for instance unprecise Article references, errors in the original documents, 15% of the documents marked as ENglish but shows up with texts in French, Italian, Spanish, German. A chaos.
Therefore, I related my own experiences with the situation announced by Prostetnic Vogon Jeltz of the Galactic Hyperspace Planning Council when the planet Earth was scheduled for demolition:
"All the planning charts and demolition orders have been on display...in Alpha Centauri for fifty of your Earth years...you've had plenty of time to lodge any formal complaint...it's only four light-years away. I'm sorry, but if you can't be bothered to take an interest in local affairs that's your own lookout." (Adams,1952 in Hitchhiker's guide to the Gallaxy).
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