Depuis deux ans, l'unité des malades difficiles de l'hôpital Paul Guiraud de Villejuif est en travaux, ce dont elle a bien besoin puisqu'elle n'avait pas été réhabilitée depuis 1910 (pour avoir une idée de ce à quoi cela ressemblait, on peut lire cet édifiant reportage paru dans l'Humanité du 18 novembre 1998).
Mais la nouvelle configuration semble ne pas répondre du tout aux besoins de ses usagers. C'est Josette Van de Kerkove, une infirmière de l'unité, qui le raconte dans le beau portrait que lui consacre le Libération du 26 septembre.
Alors que "dans l'ancienne structure, les patients disposaient d'un parc (...), desormais ils prennent l'air dans de petites cages ouvertes sur le ciel". Les arbres ont été déracinés. "L'architecte nous a dit qu'une fois finie, l'unité serait très harmonieuse vue d'avion" ajoute Josette.
Vue aérienne de l'hôpital Paul Guiraud à Villejuif
Josette touche à un problème qu'on retrouve dans de nombreux projets d'aménagement urbain ou d'équipements collectifs. Ceux-ci paraissent beaux et bien conçus lorsqu'on les regarde d'en haut, mais à ras de terre, ils sont peu pratiques et ne correspondent pas aux besoins ou aux habitudes des gens. Alors pourquoi s'entête-t-on à penser nos villes, nos lieux de travail ou de vie, depuis le ciel? Tout simplement parce qu'une opération d'urbanisme doit d'abord être validée par des décideurs politiques, et que ceux-ci se déterminent le plus souvent en fonction de plans de masse ou de maquettes qu'ils regardent d'en haut.
lundi 26 septembre 2005
L'hôpital psychiatrique vu du ciel
Thèmes : Symbolique politique
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