jeudi 9 juin 2005

Unis dans la diversité

Lundi 30 mai : Beyrouth est une ville de contrastes saisissants où des jeunes filles, nombril à l’air et épaule nue tatouée, côtoient des femmes voilées ; où l’on passe presque sans transition des restaus et cafés branchés et design de la rue Monot aux rues populaires de Basta. De grands immeubles modernes ont surgi, presque incongrus au milieu d’habitations délabrées qui portent les cicatrices de la guerre civile. Partout les odeurs, épices des échoppes ou fragrances artificielles, se mélangent. De cette diversité, les Libanais aimeraient sans doute faire une force. Mais, nul ne sait comment dépasser le système des communautés confessionnelles et des clans familiaux qui organise un fragile équilibre social.


Beyrouth avant-après (Source: Libanvision.com)

L'unité dans la diversité, c'est aussi la devise de l'Union européenne. Le NON l'a emporté. Un NON qui recouvre sans doute une multitude de NONs:
- le NON à l'idée même d'Europe des souverainistes;
- le NON des mécontents de tous poils du gouvernement;
- le NON à l'Europe libérale des altermondialistes;
- le NON à une Europe technocrate, coupée des populations;
- mais aussi un NON paradoxalement pro-Européen de ceux et celles qui considèrent que le traité constitutionnel n'aborde pas franchement la question essentielle: quelles sont les valeurs qui nous définissent en tant qu'Européens et qu'est-ce qui fait qu'on peut tracer la frontière de l'Union européenne, ici et pas ailleurs? Depuis une dizaine d'années, l'UE mène tambour battant un processus d'élargissement qui n'a pas été ni discuté, ni expliqué. Et il est sans doute temps qu'on s'arrête un moment et qu'on réfléchisse sur ce qu'on veut faire ensemble.
L'UE est peu comme un immeuble dont les co-propriétaires ont approuvé sans vraiment y prêter attention les travaux proposés par le syndic. Puis, un jour, ils s'aperçoivent que l'immeuble dans lequel ils vivent est en train de devenir quelque chose qu'ils ne reconnaissent plus comme leur maison.

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