mardi 4 janvier 2005

Proche des yeux, proche des coeurs?


Des dizaines de milliers d'hommes, de femmes et d'enfants sont morts, tués par les tsunamis. Chaque jour, les médias des pays occidentaux en tiennent la sinistre comptabilité avec d'ailleurs une fâcheuse tendance à compter d'abord "leurs" morts, comme en témoigne cette dépêche de l'AFP du mardi 4 janvier à 20h12 Des centaines de touristes étrangers.... Tous les blogs invitent à faire des dons aux organisations caritatives ou humanitaires.

Qu'est-ce qui fait que la tragédie de l'Ocean indien semble nous toucher et nous émouvoir bien plus que d'autres catastrophes naturelles aussi, et parfois plus, meurtrières qui ont eu lieu dans le passé?

Ce n'est pas la première fois que la terre tremble ou que la mer ravage de grandes régions.
En 1931, des innondations ont fait plus de 400 000 victimes en Chine (Yangtsekiang, Wuhan).
En 1939, un séisme cause plus de 33 000 victimes en Turquie (Erzincan).
En 1942, un cyclone touche l'Inde (Orissa): 40 000 victimes.
Plus récemment, en 1970, le Bangladesh (Chittagong, Khulna) est submergé par les eaux: 400 000 victimes.
En 1976, un séisme fait plus de 290 000 morts en Chine (Tangshan).
En 1988, un autre séisme tue plus de 50 000 personnes en Arménie (Spitak, Leninakan). Il y a eu aussi de nombreux séismes et innondations dans les pays occidentaux mais ce sont toujours les pays les moins développés qui paient le plus lourd tribut, parce que leur population est plus nombreuse et surtout plus pauvre, donc moins protégée.

J'arrête là cette triste litanie de chiffres, issus
d'un document du Ministère de l'écologie et du développement durable français publié en 2003.

Qu'est-ce qui fait que ces catastrophes naturelles nous ont si peu marqués, et que nous nous en souvenons à peine, sinon pas du tout; et qu'aujourd'hui nous sommes si touchés par celle de l'Océan indien? Est-ce parce qu'au milieu des victimes, il y avait des centaines de touristes? Ou est-ce une conséquence du développement technologique qui nous a permis de voir et revoir sur nos écrans de télévision les images des vagues destructrices, comme si nous y étions (
nous sommes tous des journalistes)?

TECHNOLOGY MAKES TRAGEDY SEEM CLOSE
How comes the Indian ocean tragedy is moving us much more than similar tragedies that took place in the past? Over the last decades, earthquakes and floods have killed hundreds of thousands of people, mostly in less developed countries which are more populated and poorer, hence less protected. But we hardly remember these. If we feel more concerned this time, is it because hundreds of tourists, maybe our friends or colleagues, were involved? Or is it because, thanks to the wide spread use of digital technologies, we could watch the terrible impact of tsunamis on our TV?

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