mercredi 20 juillet 2005

Lance Armstrong et Jean-Louis Murat, chevaliers de tours

L'un des traits caractéristiques des intellos, c'est de s’échiner à ne pas aimer ce que le grand nombre aime. Ainsi, ils idolâtrent un écrivain (un cinéaste, un chanteur, etc.), mais lorsque celui-ci commence à toucher une plus grande audience, tout d'un coup on décrète qu'il a perdu son inspiration, son souffle, et même son âme. Et on regrette, avec un grand soupir navré, qu’il soit devenu tellement commercial.

Mais attention : comme les intellos sont une espèce compliquée qui n'aime rien tant que de se distinguer, il peut être aussi de très bon ton de dire qu'on aime les artistes populaires - ou bien le football, voire même le camping (que cela soit vrai ou pas au fond n'a aucune importance car le propre de l'intellect est dans le dire, non dans le sentir).

C’est la stratégie du décalage, qui a le grand avantage de vous faire aimer à la fois des intellos (qui apprécient les originaux surtout s’ils sont capables d'élaborer des heures autour de « ah-que-cela-a-été-dur-d’avoir-un-billet-pour-le-concert-de-Johnny-au-Stade, mais-cela-en-valait-le-coup-et-tu-as-vraiment-manqué-quelque-chose) et de ceux qui ne le sont pas (qui se disent que, finalement, vous n’êtes pas aussi tordu que vous en avez l’air).


Allez Poupou!

Illustration à partir de l’interview, dans le Télérama du 14 juillet, de l'intello chanteur (ou l'inverse comme on voudra) Jean-Louis Murat qui connaît bien les règles du jeu, l’art de la provocation et tout le tintouin (mais qui commence quand même à devenir un peu commercial).

Citation (remarquez bien le magnifique mouvement en deux temps autour de « J’ai la nostalgie d'un temps etc. », et la finale):

« Pour moi, vivre, c'est écrire. J'écris par volonté de rejeter le plus loin possible tout ce qui veut mourir en moi. Je hais les forces de mort partout en action. Le seul remède pour moi, c'est d'être excessif, de faire de l'excès un art de vivre, un combat contre les faux-semblants et l'hypocrisie. J'ai la nostalgie d'un temps où l'on se battait pour l'honneur. Aujourd'hui, quelqu'un comme Lance Armstrong personnifie ces valeurs, courage, droiture, bravoure. Rien que son prénom, Lance, évoque l'époque de la chevalerie. Quand il chevauche son vélo, on dirait Lancelot dans les Pyrénées. Une véritable épopée. Deux siècles après Joachim Murat, il est l'un des derniers guerriers ».

2 commentaires:

Anonyme a dit…

http://uclhsm.skynetblogs.be

the cycling blog of a french team of bordeaux made in Prague, czech republic !

http://uclhsm.skynetblogs.be

amar a dit…

et pourtant elle tourne!