Tout le monde n'en parle pas, mais c'est quand même une drôle d'affaire cette histoire sur les conditions de production de l'émission "L'A380, envol d'un géant", diffusée sur France 2.
Chronologie des faits:
- le 12 juin, France 2 diffuse une émission intitulée "L'Airbus 380, envol d'un géant", produite par DMD, la société de production de Michel Drucker
- le 22 juin, l'ami Gilou (Gilbert Laval), correspondant de Libé à Toulouse, nous apprend que "les élus UMP et socialistes de la commission permanente de l'agglomération du Grand Toulouse viennent de refuser de voter un crédit de 154 000 euros" (en fait, il s'agirait d'un somme de 131 000 euros) somme qui était "destinée à payer en partie les frais de réalisation de l'émission spéciale de Michel Drucker sur l'A380".
En même temps, le président du conseil général de Haute Garonne, Pierre Izard (PS), saisit le CSA pour se plaindre que Philippe Douste-Blazy, président de l'agglomération du Grand Toulouse, "soit la seule personnalité à intervenir sur le plateau", alors que le département a été "un des initiateurs et des signataires du protocole d'accord" du projet A380 (selon le NouvelObs.com du 29 juin 2005).
Du coup, le CSA se sent obligé d'auditionner Michel Drucker le 28 juin et est, paraît-il, bien embarassé (quoiqu'il n'en laisse rien transparaître: aucune trace de l'affaire sur son site web - mais j'ai peut-être mal cherché). S'agit-il de publicité clandestine? Se pourrait-il que des collectivités territoriales financent des émissions de télévision? Ou même que des élus "achètent" leur passage sur le petit écran?
Le plus triste dans cette histoire, c'est que si Michel Drucker n'avait pas commis la bévue de ne mettre en lumière que Douste et s'il avait pensé à inviter les autres notables de Toulouse, on n'aurait sans doute rien su de cette subvention. Tout le monde semble d'accord pour trouver cela très normal (dès lors que le pluralisme politique est assuré, bien sûr).
Pour qui vole l'A380?
Petit florilège de citations:
Michel Drucker :
"Quand une émission d'une telle importance est réalisée à l'extérieur, ce sont souvent les collectivités locales qui payent le décor, l'hôtellerie des techniciens et des éclairagistes" (Le Monde du 30 juin).
Le chargé de communication du Grand Toulouse (qui aurait mieux fait de réfléchir un peu avant de communiquer) :
"C'est comme si on avait acheté une page de publicité dans les journaux" (Libération du 22 juin).
Et pour finir, l'impayable (enfin j'imagine) Douste-Blazy:
"On est obligé de faire un décor particulier pour ces émissions spéciales et souvent les collectivités locales payent l'hôtellerie des techniciens et des éclairagistes" (Tiens, tiens : presque mot pour mot ce qu’a dit Michel Drucker). "Le refus manifesté par la commission permanente du Grand Toulouse lundi 20 juin est le premier de ce type enregistré par Michel Drucker en 30 ans". (Tiens donc...). "J'ai regardé ce que le conseil général et le conseil régional (ndlr: présidés par le PS) achètent comme presse pour leur promotion en un an, et nous sommes très loin, nous agglomération, de ces sommes-là" ( NouvelObs.com du 29 juin )
mardi 5 juillet 2005
Publi-reportage sur France 2
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