mardi 28 décembre 2004

L'art des formes courtes


Depuis longtemps, j'aime beaucoup les nouvelles, ce qu'en littérature on appelle les formes courtes. Une nouvelle, c'est un petit fragment de vie. Contrairement au roman qui ambitionne souvent de tout raconter (ou le plus possible), la nouvelle ne prétend saisir qu'un certain côté des choses. Et paradoxalement, avec moins de mots, on en dit beaucoup plus.

Une belle nouvelle est dense, nerveuse, épurée. On pourrait dire que c'est une sorte de jardin zen (le roman latino-américain étant, lui, une jungle exubérante).

Mon rêve serait d'écrire une nouvelle pour chacun des moments de la journée.
Une nouvelle qu'on lirait en prenant son café le matin, et dont le temps de lecture correspondrait exactement au temps nécessaire pour griller son toast (ou pour préparer un oeuf à la coque juste comme on l'aime).
Une nouvelle pour prendre le bus, ou le métro. Pas trop compliquée pour qu'on puisse en interrompre la lecture lorsque de nouveaux passagers montent. Suffisamment prenante pour qu'on aille jusqu'au bout.
Et encore:
Une nouvelle pour éviter les tunnels de pub à la télé.
Une nouvelle pour les salles d'attente en tous genres (sécu, médecin, préfecture).
Une nouvelle pour aller aux cabinets.
Une nouvelle pour attendre sa très chère - qui est comme d'habitude en retard - et lui faire un beau sourire lorsqu'elle parait.
Une nouvelle qu'on ne lirait jamais, juste achetée pour être offerte.

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