"Si le pouvoir rend fou, la quête du pouvoir rend débile." La com est en train de faire perdre tout bon sens aux candidats.
C'est ce que nous dit Jacques Julliard, dans son excellente chronique parue dans Le Nouvel Observateur du 7 au 13 septembre 2006, page 56.
JJ se moque gentiment du slogan de la rupture tranquille. "Dire que des cerveaux d'élite ont sans doute phosphoré des semaines durant pour accoucher de ce monstre sémantique, de cet oxymore de comptoir à connotation vaguement mitterrandienne (...). Pourquoi pas l'eau en poudre, le cercle carré, le nègre blanc, le fusil à tirer dans les coins?"
Et JJ de se demander: "Quand donc les hommes politiques comprendront-ils qu'il n'y a pas plus de recettes pour parler au peuple qu'il n'en existe pour fare m'amour, écrire un poème, ou déguster un vin. (...) Il n'y a pas une bonne manière pour déclarer sa flamme parce que toute rencontre est singulière quand il s'agit de deux individus. De même quand il s'agit d'un homme - ou d'une femme - et d'un peuple."
L'engouement des médias pour le rôle de l'internet dans la campagne présidentielle commence à en énerver quelques-uns.
"Ras-le-bol de la net-politique!" s'exclame Julien Pain dans le numéro de décembre de la revue Médias, qui constate que la net-politique est devenu un nouveau marronnier (sujet que les médias traitent de façon récurrente).
Et je ne suis pas loin de partager son avis. Au cours des deux derniers mois, j'ai été sollicité par une bonne trentaine de journalistes, français ou étrangers, sur ce thème. Je ne peux que leur répéter que l'internet sera certes utilisé durant la campagne, mais que celle-ci se déroulera avant tout à la télévision. De nombreux signes- et notamment cette enquête de l'IFOP que je commenterai prochainement - montrent que le rôle de l'internet reste modeste. 15% des internautes consultent des sites politiques (un tout petit peu plus que lors des regionales de 2004) et seulement 10% lisent des blogs politiques. De plus, ces internautes constituent un public au profil particulier: très nettement masculin, beaucoup plus diplômé et politisé que le reste des électeurs.
samedi 23 décembre 2006
Elections, pièges à com
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
3 commentaires:
Vrai, l'internaute est masculin, jeune et diplômé. Mais on a vu son impact sur la presse et la propension de cette dernière à se nourrir chez lui. L'effet sera indirect, mais réel dans la formation de l'opinion, sinon dans l'isoloir.
Sans qu'on sache bien comment, par manque d'historique.
Charles a la foi, c'est sûr! Si internet a un impact sur la formation des opinions, ce sera par l'intermédiaire des médias "traditionnels" qui auront rapporté ce qu'on trouve sur le web. Alors, est-ce internet ou les médias traditionnels qui auront un impact?
@ Road Runner: oui comme pour la campagne pour le NON avec Etienne Chouard
www.unionsbuerger.de
Enregistrer un commentaire