mercredi 25 avril 2007

En attendant le grand débat

Le grand débat de l'entre deux tours lors des élections présidentielles françaises est un objet politique rare puisqu’en cinquante ans de cinquième République, nous n’avons eu que quatre débats de ce type (1974, 1981, 1988 et 1995).
Comme on s'en souvient, il n'y avait pas eu de débat en 2002, Jacques Chirac refusant de débattre avec Jean-Marie Le Pen, car "face à l'intolérance et à la haine , il n'y a pas de transaction possible, pas de le débat possible" (1).


La France, pays précurseur des grands débats présidentiels

Notre pays a été, en 1974, l’un des premiers pays à diffuser un débat télévisé entre les candidats à la présidence. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les Etats-Unis n’ont pas été beaucoup plus en avance en la matière. Certes, en 1960, une première série de débats télévisés entre les candidats démocrate et républicain à la présidence, John Kennedy et Richard Nixon, eut lieu en 1960. Mais la pratique fut ensuite interrompue (2) et ne reprit qu’en 1976, non sans difficultés. En Europe, les grands débats télévisés entre leaders de coalitions politiques ne sont pas systématiques (il est vrai que les élections mettent en présence d'abord des partis et non des personnalités comme lors de l'élection présidentielle française). C’est seulement lors des élections de 2005 qu’un débat télévisé fut organisé pour la première fois en Allemagne entre les candidats à la chancellerie. Et en Grande-Bretagne, cette pratique n’est pas encore entrée dans les mœurs bien qu’elle soit régulièrement souhaitée.

Ces débats sont très prisés par les électeurs et recueillent des audiences considérables (23 millions pour le débat de 1974 diffusé il est vrai sur les trois chaînes; presque 17 millions pour le dernier débat en 1995). Ils donnent lieu à des échanges de grande intensité et aussi aux fameuses petites phrases dont on se souviendra longtemps après l’élection.

En 1974, on se rappelle ainsi que Valéry Giscard d’Estaing avait touché un point faible de François Mitterrand en le qualifiant « d’homme du passé ». Visiblement, la formule avait été soigneusement préparée car VGE martela constamment ce thème en reprochant à de nombreuses reprises à son adversaire de se référer à la France d’avant et d’avoir peur de se projeter dans le futur avec des idées neuves.

On a moins noté en revanche un autre moment du débat (29eme minute) lorsque VGE s’adressa à FM en lui parlant de Clermont-Ferrand , « une ville qui vous connaît et me connaît bien ». Mais pourquoi donc mentionner Clermont-Ferrand ? Jean-François Balmer, qui en ce moment « rejoue » avec Jacques Weber les débats de 1974 et 1981 au Théâtre de la Madeleine, m’a récemment donné la clef de cette petite énigme : c’est la ville dont est originaire Anne Pingeot. Et on peut imaginer que, de la part de VGE, l’allusion n’était pas fortuite mais bien destinée à déstabiliser FM (3), ou au moins à lui faire comprendre qu'il était au courant de sa vie affective.

Les règles du débat
Tout débat doit suivre des règles qui définissent son déroulement (ce qu’on appelle généralement le format du débat). Celle-ci concernent notamment :

- la durée globale du débat et de ses différentes composantes ;
- les rôles des différents participants et les modalités de leurs interventions ;
- l’agencement du lieu du débat ;
- et, en cas de retransmission télévisée, les modalités de cadrage. Ainsi en France, les plans de coupe (cadrage sur un candidat pendant que l'autre parle) ont été jusqu'à présent systématiquement refusés lors des débats du second tour.

Dans un débat politique, on pourra distinguer :
- les débatteurs proprement dit (personnalités politiques, candidats),
- les questionneurs (journalistes spécialisés et, parfois, public),
- l’animateur qui s’attache à faire respecter les règles et tout spécialement celles relatives aux temps de parole.

En général, on considère que chacun des débatteurs doit disposer du même temps de parole. C’est en quelque sorte l’application au débat politique d’un des principes de base de toute démocratie : l’égalité des citoyens. Et c’est sans doute pour cette raison que les débatteurs sont attachés presque religieusement à cette règle, même s’il est assez évident que l’impact qu’on peut avoir sur l’auditoire d’un débat ne dépend pas seulement du temps dont on dispose (et qu’une intervention claire et concise peut être bien plus efficace).

Le débat politique à l’américaine : mythe et réalités
Lorsqu'on parle de débat électoral en France, on fait souvent référence au « débat politique à l’américaine ». Ce fut notamment le cas en octobre 2006 lors du débat entre les candidats à la canidature du PS.

Cette référence est doublement rigolote.
Pourquoi devrions-nous prendre le modèle américain comme exemple du bon débat politique ?
Il n’y a pas, aux Etats-Unis, un format unique de débat politique, mais au contraire une multitude de formats (chaque élection donnant lieu à d’âpres discussions sur le bon format), et tous font l’objet de critiques.

Depuis 1948, trois grands types de formats ont été utilisés lors des primaires ou campagnes présidentielles américaines (avec de nombreuses de variations pour chacun):
- le format podium : les candidats sont debout derrière un pupitre ou assis sur des chaises. Ils font face aux à des panélistes (journalistes) et au modérateur (animateur). Suivant les cas, les candidats répondent seulement aux questions des panélistes ou bien peuvent s’adresser les uns aux autres.
- le format dit town meeting: le débat en lieu en présence d’un public (qui souvent peut poser des questions). Les candidats sont généralement debout derrière des pupitres et ils peuvent être autorisés à marcher sur la scène.
- le format table-ronde : les candidats ainsi que l’animateur sont assis autour d'une table et s’adressent directement les uns aux autres.

Quelque soit la formule retenue, les débats politiques sont souvent critiqués. Voici quelques-uns des problèmes identifiés (d’après Diana B. Carlin et Mitchell S. McKinney, 1994) :
- les candidats n’ont pas assez de temps pour répondre de façon substantielle aux questions;
- ils ne répondent pas toujours à la même question, ce qui empêche les comparaisons, ou tout simplement ne répondent pas aux questions posées ;
- les panélistes sont trop intrusifs ou, au contraire, ils n’interviennent pas assez ;
- les panélistes représentent mal les préoccupations de la population ;
- le format question-réponses ne favorise pas un vrai débat.

Les débats politiques sont-ils utiles ?
Oui répondent dans l’ensemble les recherches menées sur le sujet.

- Les débats élèvent le niveau d’information et de connaissance politiques des électeurs.
- Ils accroissent l’intérêt pour les campagnes électorales et la vie politique.
- Ils permettent aux citoyens de comparer les candidats, leurs personnalités et leurs projets, et leur fournissent des éléments utiles pour leur vote.
- Ils rendent la politique plus vivante et plus concrète, voire spectaculaire (au sens premier du terme: qui surprend, étonne et frappe l'imagination)
- Ils facilitent l’acceptation des résultats des élections et, plus généralement, renforcent l’attachement aux principes de la démocratie.

En revanche, les recherches sur les débats politiques suggèrent que ceux-ci n’ont que très peu d’effets sur les intentions de vote, mais tendent plutôt à renforcer les dispositions pré-existantes des électeurs. On a souvent noté que les citoyens qui regardaient les débats politiques télévisés étaient des citoyens plutôt politisés, aux opinions déjà bien établies, tandis que les citoyens qui pourraient être les plus sensibles à l’influence des débats les regardaient en général très peu.

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(1) Meeting de Rennes, 23 avril 2002.
(2) Les présidents sortants rechignant à débattre avec leur adversaire et, aussi, en raison de la règlementation audiovisuelle sur l'égalité entre candidats.

(3) Rapporté également par Ariane Chemin et Géraldine Catalano dans leur ouvrage sur Mitterrand
Une Famille au secret (Stock, 2005)

A voir ou revoir : Les débats du second tour de 1974 à 1995 sur le DVD produit par l’INA.


NB: Ce billet est une reprise de différents billets déjà publiés sur ce blog.

mardi 17 avril 2007

Opérations estimation et sondages sortie des urnes

Le 22 avril, dès 20 heures, alors même que des milliers d'électeurs viendront juste de mettre leur bulletin dans l'urne, les principaux médias annonceront les résultats du premier tour. Mais comment est-ce possible?

Pratiquement, deux techniques sont utilisées par les médias pour annoncer les résultats probables de l’élection.

Les opérations estimation consistent à extrapoler les résultats nationaux à partir des dépouillements effectués dans certains bureaux qui ferment à 18h ou 19 heures. Ces bureaux sont choisis en fonction des résultats des scrutins passés pour former un échantillon de bureaux représentatifs du corps électoral. Puis, en appliquant des modèles d’ajustement (pour tenir compte des différences dans l’offre politique avec les précédentes élections), on estime les résultats nationaux à partir des premiers résultats des ces bureaux. Une première estimation a lieu dès 18h30 (mais n’est pas rendue publique pour ne pas influencer les derniers votants) et est ensuite affinée au fur et à mesure de la prise en compte de suffrages supplémentaires.
La première opération estimation a été conduite en 1965 par une équipe de l’AFP, conduite par le politologue Jean-Luc Parodi, travaillant à partir des résultats d’une centaine de communes. Elle a permis d’établir dès 19 heures h50 que le Général de Gaulle obtenait de 42 à 45% des suffrages et était donc en ballottage au premier tour (1).
Les opérations d’estimation permettent généralement de bien cerner les grandes tendances du 1er tour et donnent de très bons résultats pour le 2eme tour. Mais, elles ont deux défauts. Elles sont très coûteuses, car elles mobilisent de nombreuses personnes (quatre à cinq cents pour une élection présidentielle, plus encore pour les autres élections). Elles ne donnent pas d’indications sur la composition des électorats et les motivations du vote.

C’est pourquoi les chaînes de télévision font appel, depuis 1983, à une seconde technique : les sondages sortie des urnes ( SSU).
Les SSU sont des sondages réalisés le jour même de l’élection auprès d’un échantillon d’électeurs venant de voter. Ceux-ci sont interrogés à la sortie des bureaux sur le vote qu’ils ont effectué ainsi que sur les raisons de leur choix.
Le principal avantage des SSU est de fournir des données qui vont au delà des scores obtenus par les candidats et qui permettent d’effectuer une explication à chaud du vote des Français. On peut ainsi savoir si les électeurs se sont déterminés au dernier moment ou longtemps avant le scrutin, avoir une idée du sens dans lequel une catégorie socio-professionnelle ou une classe d’âge a voté, ou encore comprendre comment se sont effectués les reports de voix entre les deux tours. Néanmoins, les données issues des SSU ne sont pas très fiables et doivent être maniées avec encore plus de prudence que les sondages sur les intentions de vote. Elles reposent sur des déclarations qui peuvent ne pas être complètement sincères. Les SSU tendent à sur-représenter les électeurs les plus politisés et les plus âgés qui répondent plus volontiers aux sollicitations des enquêteurs et à sous-représenter les électeurs peu politisés et ayant effectué peu d’études (2).
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(1) Mais cette information ne fut diffusée par l’AFP qu’à 21h20, le président de l’AFP, Jean Marin (gaulliste historique qui avait été l’une des voix de La France Libre sur les ondes de la BBC) ayant beaucoup hésité avant de la valider.
(2)On peut certes corriger en partie ces biais par diverses méthodes de redressement. Mais les SSU étant réalisés extrêmement rapidement, ces redressements sont sans doute encore plus imparfaits qu'ils le sont pour les sondages politiques habituels.



Ce billet est un extrait de mon ouvrage Comment devient-on président(e) de la république? Les stratégies des candidats (Robert Laffont), chapitre 7 dans lequel vous trouverez d'autres information sur les soirées électorales.


vendredi 13 avril 2007

Les outils pour savoir pour qui voter

Suivant les derniers sondages d'opinion, de 27 à 42% des électeurs n'ont pas encore choisi pour quel(le) candidat(e) ils allaient voter le 22 avril. Si vous êtes dans ce cas, voici un petit inventaire (par ordre alphabétique) des outils disponibles sur l'internet qui peuvent vous aider à déterminer de quel candidat vous êtes le plus proche en fonction de son programme.

Le test du Monde : graphiquement réussi, moins pour le reste.
Graphiquement très réussi, mais pas le plus convainquant par sa méthodologie. Pour chacun des 19 thèmes proposés, il faut choisir entre trois ou quatre propositions (incluant parfois mais pas toujours une case ne sait pas).

Mon vote à moi : complet et assez solide.
Proposé par sitoyen.fr et Sciences-po Lyon à partir de l’application VoteMatch développée par l'Institut néerlandais de la participation politique. Il faut répondre à 35 questions par "j’approuve", "je n’approuve pas" ou "je ne sais pas", ce qui permet de déterminer votre affinité avec les candidats.
A noter : possibilité de définir les questions qu’on considère les plus importantes (ce qui permet d’augmenter leur impact sur le résultat final).

Polimètre : le plus rigoureux pour la méthodologie, mais un peu long
Conçu par deux chercheurs, Paul Antoine Chevalier (ENS Cachan) et Lionel Page (University of Westminster, Londres) avec la collaboration d’une équipe de RTL et du site Débat 2007.fr. Il faut répondre à 30 questions selon cinq modalités (de tout à fait d’accord à totalement en désaccord) et l’on peut de plus choisir l’importance de la question dans le résultat final. C’est de loin le plus rigoureux sur le plan méthodologique même si on peut contester certaines options ou la formulation des questions (voir la note méthodologique et quelques discussions autour du Polimètre ICI).

Politest : pour se situer sur l’échelle gauche-droite.
Réalisé par deux anciens Sciences-po, il propose 12 thèmes avec 3 à 5 propositions à chaque fois.
On peut ensuite choisir l’axe qu’on privilégie (économique, social ou identité de la France). Le test indique le parti dont on est le plus proche en fonction de la comparaison entre la position du parti et celle du répondant sur une échelle à 9 degrés.

Pour qui voter : le plus simple, mais un peu trop simple.
Dans sa version 1, les réponses à 5 questions donnaient des étoiles aux candidats et celui qui obtenait le plus d’étoiles était le candidat.
Dans la version actuelle, trois séries de 5 questions permettent de déterminer un candidat qui pourrait correspondre à notre attente. On peut ensuite en répondant à 10 autres questions mesurer le degré de proximité.

Quel candidat.com : pas mal mais trop éclectique.
Réalisé en partenariat avec le Dauphiné Libéré, il faut répondre à 25 questions ( plus 6 questions touchant aux goûts et valeurs). On obtient ensuite des scores (en %) de ressemblance avec chacun des 12 candidats.

Votez Plus : le plus rigolo
C'est le comparateur proposé par Canal Plus. En répondant à 10 questions, vous saurez si vous êtes plutôt proche de Ségolène Bovancenot ou François Sarkopen, ou encore une autre crétaure improbable. Superbe réalisation graphique. Trop sérieux s'abstenir.

Comment ça marche ?

Comment sont calculés vos résultats à ces différents tests ? Deux type de méthodes peuvent être utilisés:

- Les tests à points : ils sont analogues aux quizz ou tests qu’on trouve dans les magazines (ceux qui consistent à additionner des croix des triangles ou des ronds pour déterminer son profil psychologique). Chaque réponse correspond à un candidat (ou plusieurs) et vaut un point et on additionne les points pour déterminer de quel candidat vous êtes le plus proche. On peu raffiner en donnant plus ou moins de points aux réponses en fonction de leur importance.

- Les tests basés sur le calcul de la distance: là c’est un peu plus compliqué et l’on rejoint un courant d’analyse du vote, connu sous le nom d’analyse spatiale du vote.
Schématiquement, voilà comment cela fonctionne. On définit un espace politique à l’aide de n dimensions (chaque dimension étant un problème ou un enjeu de l’élection). On situe ensuite chaque candidat dans cet espace politique à l’aide d’un point, qui est fonction de ses positions sur chacune des dimensions retenues (positions que l'on peut représenter par une échelle, par exemple de 1 à 5) . Ainsi, sur un espace à deux dimensions, si le candidat a la position 3 sur la première et 5 sur la seconde, il se situera dans l'espace au point de coordonnées (3,5). Bien entendu, cela devient plus réaliste (mais aussi beaucoup plus complexe à visualiser) lorsqu'on prend en compte une douzaine de dimensions.
De la même façon, on peut définir la position de chaque électeur dans le même espace politique en fonction de ses préférences sur chacune des dimensions (ou problèmes). Enfin, à l’aide d’un algorithme, on calcule la distance entre cet électeur et chacun des candidats et on détermine le candidat dont l’électeur est le moins distant.

Les problèmes de ces tests
Pour concevoir un bon test, il faut d'abord déterminer les enjeux qui préoccupent le plus grand nombre d'électeurs, recueillir ensuite les positions des candidats sur ces enjeux et enfin rédiger de bonnes questions. Or chacune de ces étapes est problématique.

  • Il n'est pas évident de trouver le bon panachage de questions. Un test peut ainsi donner trop d'importance aux enjeux sociaux et pas assez aux enjeux économiques. Toutefois, certains tests permettent de pondérer les questions en fonction des sujets qui préoccupent le plus les répondants, et ainsi de leur donner un plus grand impact sur le résultat.
  • Les programmes des candidats ne sont pas forcément tous disponibles (souvenons-nous que celui de Nicolas Sarkozy n'a été rendu public que fin mars) ou ne permettent pas toujours de connaitre la position du candidat sur une question particulière. Idéalement, il faudrait demander à chaque candidat de remplir le questionnaire qu'on propose aux électeurs. Mais les équipes des candidats sont tellement sollicitées que cela relève du tour de force. (Pour la petite histoire, en 2001, nous avions réalisé avec une équipe d'étudiants de Sciences-po un comparateur des programmes des candidats aux élections municipales de Paris. Mais nous avions eu le plus grand mal à obtenir leurs programmes même en jouant de toutes nos relations.)
  • Autre difficulté: rédiger de "bonnes" questions, c'est à dire des questions compréhensibles par tous, ni trop longues ni ambigües. A cet égard, plusieurs tests inventoriés ici ne sont pas totalement satisfaisants. Les questions peuvent être parfois être comprises de plusieurs façons; certaines sont parfois formulées sous une forme négative qui brouille la question; dans l'un des tests, les questions sont bien trop longues (ce qui empêche de bien saisir les choix offerts).

Par ailleurs, il y a la méthode de traitement des réponses. Les systèmes qui additionnent des points (voir section précédente) sont assez rudimentaires car ils supposent que la proximité avec un candidat dépend du nombre de questions pour lesquelles on est d'accord avec lui. Or, cela dépend évidement du type et du nombre de questions qui ont été posés.
Méthodologiquement, les tests basés sur le calcul de la distance sont plus satisfaisants, surtout s'ils permettent de prendre en compte l'intensité des préférences pour telle ou telle réponse. Mais techniquement, ils sont plus complexes à concevoir et à gérer.

Un regret pour terminer: peu de tests présentent clairement, et surtout complètement, leur méthodologie.

A quoi ça sert?
Ces tests ont surtout une fonction heuristique. Ils peuvent vous inciter à réfléchir sur les candidats et peut-être même sur vos propres valeurs. On peut ainsi se croire de gauche et s'apercevoir en faisant un test qu'on est proche des candidats de droite (ou l'inverse). Ces tests invitent parfois à ieux se rensigner sur un candidat qu'on connaît mal ou qu'on négligeait.

Ces tests ne vous disent bien sûr pas pour qui vous DEVEZ voter, mais pour qui vous DEVRIEZ voter si vous vous comportiez comme un électeur rationnel comparant l'ensemble des programmes des candidats en fonction de ses préférences personnelles.
Sauf que nous ne sommes pas forcément très rationnels dans nos décisions électorales. Nous réagissons également à des influences familiales ou sociales. Notre vote ne dépend pas seulement des projets politiques des candidats mais aussi de leur image. Notre vote résulte aussi de réflexes affectifs et de réactions émotionnelles. Et cette dimension, assez difficile à mesurer, est absente des tests présentés ici.


Pour info: les tests les plus consultés par les lecteurs de ce blog du 15 au 22 avril
Mon vote à moi: 739 clics
Polimètre: 539 clics
Votez Plus: 463 clics
Test du Monde: 446 clics
Pour qui voter: 368 clics
Politest: 288 clics
Quel candidat.com: 276 clics


mercredi 11 avril 2007

Débats sur les débats

On a déjà eu le débat sur le meilleur format pour un débat politique lors des primaires du PS en octobre 2006, puis le débat sur la place et le rôle des téléspectateurs /citoyens dans les débats politiques avec l'émission "J'ai une question à vous poser" de TF1 en février. Voici maintenant le débat sur le débat entre candidats avant le premier tour.

Un débat télévisé entre les (ou des) candidats à la présidentielle avant le premier tour serait une première puisque cela n'a jamais eu lieu jusqu'à présent. Mais ne rêvons pas, il n’y a pratiquement aucune chance qu’un tel débat soit organisé, sur les grandes chaînes de télé ou même sur internet.
- Tactiquement, les candidats les mieux placés n'ont aucun intérêt à offrir une exposition médiatique à leurs adversaires moins bien placés. Et ce sont généralement les challengers, moins connus et/ou pas encore légitimés par de précédents scrutins, qui réclament ce type de débat.
- Légalement, la réglementation applicable en France exige une égalité des temps de parole des candidats à la télévision ou à la radio. Et, depuis le 9 avril, début de la campagne officielle, les conditions de programmation doivent être comparables. Cette contrainte signifie que, si un débat entre les candidats était organisé sur une chaîne de télévision, il devrait en principe rassembler tous les candidats.

Le dilemme d’un débat entre candidats sur internet

Pour contourner cette contrainte, François Bayrou a proposé un débat sur internet entre les quatre principaux candidats le 3 avril. Nicolas Sarkozy a immédiatement refusé cette idée, estimant qu’il ne « peut y avoir (qu’) un débat à douze ou pas de débat ». De son côté, la «mouvance du cinquième pouvoir » a lancé le 5 avril une pétition pour un débat entre candidats avant le premier tour sur le web.
Mais cette proposition se heurte à un dilemme : comment trouver une formule qui soit à la fois démocratique et intelligible? Il serait paradoxal que l’internet minore la voix des petits candidats au moment même où les médias traditionnels s’appliquent à les traiter comme les grands ; mais, si tout le monde participe, comment peut-on pratiquement organiser un véritable échange ?
On trouvera une réflexion sur les multiples formats auxquels les uns et les autres ont pensé ICI sur le site Agoravox. Voir aussi le billet de Gilles Klein sur pointblog qui pose 4 bonnes questions au sujet des débats. Thierry Crouzet a même suggéré un débat sous la forme d’un speed-dating [heureusement qu’il n’y a pas eu autant de candidats que TC le souhaitait lorsqu'il critiquait le système des parrainages:-)].

On a beau tourner le problème sous tous les angles, si l’on veut être juste et réaliste, il n’y a qu’une seule solution: un « débat » à douze au cours duquel chaque candidat répondrait successivement aux mêmes questions posées par des journalistes ou des citoyens (soit une douzaine de minutes par candidat pour une débat de 3 heures). C’est la formule qui a été à plusieurs reprises utilisée aux Etats-Unis lors des primaires démocrates ou républicaines.

Evidemment, c’est pas très folichon : cela ressemble plus à une juxtaposition de discours qu’ à un véritable débat (au sens d’échange contradictoire d’arguments). Et si cette formule est acceptée par tous les candidats, plus besoin de l’internet.

Vers le débat du second tour
Puisqu’il n’y aura très probablement pas de débat avant le premier tour, on peut se préparer au débat télévisé du second tour.
Il s’agit d’un objet politique rare puisqu’en cinquante ans de cinquième République, nous n’avons eu que quatre débats de ce type. La France a été, en 1974, l’un des premiers pays à diffuser un débat télévisé entre les candidats à la présidence. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les Etats-Unis n’ont pas été beaucoup plus en avance en la matière. Certes, en 1960, une première série de débats télévisés entre les candidats démocrate et républicain à la présidence, John Kennedy et Richard Nixon, eut lieu en 1960. Mais la pratique fut ensuite interrompue (1) et ne reprit qu’en 1976, non sans difficultés. En Europe, les grands débats télévisés entre leaders de coalitions politiques ne sont pas systématiques. C’est seulement lors des élections de 2002 qu’un débat télévisé fut organisé pour la première fois en Allemagne entre les candidats à la chancellerie. Et en Grande-Bretagne, cette pratique n’est pas encore entrée dans les mœurs bien qu’elle soit régulièrement souhaitée.

Ces débats sont très prisés par les électeurs et recueillent des audiences considérables (23 millions pour le débat de 1974 diffusé il est vrai sur les trois chaînes; presque 17 millions pour le dernier débat en 1995). Ils donnent lieu à des échanges de grande intensité et aussi aux fameuses petites phrases dont on se souviendra longtemps après l’élection.

En 1974, on se rappelle ainsi que Valéry Giscard d’Estaing avait touché un point faible de François Mitterrand en le qualifiant « d’homme du passé ». Visiblement, la formule avait été soigneusement préparée car VGE martela constamment ce thème en reprochant à de nombreuses reprises à son adversaire de se référer à la France d’avant et d’avoir peur de se projeter dans le futur avec des idées neuves.

On a moins noté en revanche un autre moment du débat (29eme minute) lorsque VGE s’adressa à FM en lui parlant de Clermont-Ferrand , « une ville qui vous connaît et me connaît bien ». Mais pourquoi donc mentionner Clermont-Ferrand ? Jean-François Balmer, qui en ce moment « rejoue » avec Jacques Weber les débats de 1974 et 1981 au Théâtre de la Madeleine, m’a récemment donné la clef de cette petite énigme : c’est la ville dont est originaire Anne Pingeot. Et on peut imaginer que, de la part de VGE, l’allusion n’était pas fortuite mais bien destinée à déstabiliser FM (2), ou au moins à lui faire comprendre qu'il était au courant de sa vie afective.
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(1) Les présidents sortants rechignant à débattre avec leur adversaire et, aussi, en raison de la réglementation audiovisuelle sur l'égalité entre candidats.
(2) Rapporté également par Ariane Chemin et Géraldine Catalano dans leur ouvrage sur Mitterrand
Une Famille au secret (Stock, 2005)

A voir ou revoir : Les débats du second tour de 1974 à 1995 sur le DVD produit par l’INA.

lundi 9 avril 2007

Premier vote, premier baiser

Le premier vote c'est un peu comme le premier baiser: on s'en souvient toute sa vie...

Pour les jeunes gens qui accèdent à la citoyenneté – ils sont environ 800 000 chaque année – la première campagne électorale et le premier vote sont particulièrement marquants. Diverses enquêtes ont montré qu’à l’image des expériences que nous vivons dans notre enfance et qui structurent notre personnalité, le premier contact avec une élection conditionne durablement le rapport à la politique et le comportement électoral ultérieur.
Le fait d’avoir participé très tôt à une élection non seulement familiarise les individus avec cette forme d’expression et la rend naturelle; il accroît aussi les sentiments positifs à l’égard de la politique et l’engagement civique. Avoir vécu une campagne active et animée renforce le sentiment d’efficacité des citoyens et favorise une participation régulière aux élections. A l'inverse, si la première campagne que l'on a vécue a été sans enjeu, on a plus de chance de s'abstenir par la suite. C'est ce que montre Mark Franklin dans Voter Turnout and the Dynamics of Electoral Competition in Established Democracies since 1945 (Cambridge: Cambridge University Press, 2004).

Et Marie-Hélène, qu'on peut écouter ICI, le confirme: votant pour la première fois à l'élection présidentielle de 1969, elle a trouvé les résultats du premier tour "tellement pathétiques et lamentables" qu'elle a décidé de ne plus voter ensuite (mais elle s'est réinscrite pour l'élection 2007).
Ce témoignage fait partie d'un ensemble d'enregistrements audio qu'on trouvera sur le site Souvenirs de campagne, sur lequel chaque jour des électeurs ou des acteurs politiques racontent un souvenir d'une campagne présidentielle passée. Passionnant.

A venir sur ce blog:
- Débats sur les débats
- Les effets des médias sur l'élection: théorie de théories
- Machines pour savoir pour qui voter

samedi 7 avril 2007

Machines à voter (suite)

Lors de l’élection présidentielle de 2007, 82 communes représentant presque 1,5 millions d’électeurs, n’utiliseront pas un bulletin en papier et une urne comme de coutume, mais une machine à voter. Cela provoque pas mal de craintes et de protestations et certaines communes, comme celle de Couëron, regrettent déjà de s’être engagées dans cette aventure.



Le 29 mars dernier, le Conseil constitutionnel a publié un communiqué de presse et une note sur les machines à voter. Il rappelle que celles-ci ci sont autorisées depuis 1969 (art. L. 57-1 du code électoral) pour les communes de plus de 3500 habitants. Il indique d’autre part que l'utilisation des machines à voter répond à un triple objectif :
- économique : réduire les coûts d'organisation des élections et accélérer le dépouillement des résultats le soir du scrutin.
- écologique : supprimer les bulletins en papier.
- social : permettre un accès plus aisé aux opérations de vote pour les personnes handicapées.


Petite histoire des machines à voter

Acte 1 : C’est la loi du 10 mai 1969 qui a a autorisé l’utilisation de machines à voter (alors électro-mécaniques) en France. L’objectif alors était de lutter contre la fraude électorale. Les premières machines ont été utilisées lors des élections législatives de 1973, mais au total seulement 600 appareils furent acquis par le Ministère de l’intérieur avant leur mise au rebut en 1988.

Acte 2 : Après cette première introduction avortée des machines à voter, un débat sur le vote électronique se développa à partir du milieu des années 1990 avec l’apparition de l’internet. La société américaine election.com, dont la filiale française était animée par Régis Jamin (qui a aujourd’hui créé Election-Europe.com) fit la promotion du vote électronique et certaines villes, comme Brest, Issy-les-Moulineaux ou Vandoeuvre, s’engagèrent dans cette voie. Cependant, le ministère de l’Intérieur, s’opposa à toute utilisation de l’internet pour les élections politiques, « l’absence de passage dans un isoloir ne permettant pas de protéger l’électeur contre une éventuelle pression extérieure ». De son côté la Commission nationale Informatique et Libertés (CNIL) émit à plusieurs reprises des réserves sur le vote électronique, celui-ci ne permettant pas de protéger les données personnelles (voir son avis du 2 avril 2002 et sa délibération du 1er juillet 2003).

Acte 3 : L’option vote par internet étant écartée, le ministre de l’intérieur, Nicolas Sarkozy, annonça en septembre 2003, lors du Forum d’Issy-les-Moulineaux, la relance des machines à voter. Dans les mois qui suivirent, trois modèles de machines à voter furent agréés et utilisés par une dizaine de communes lors des élections cantonales, régionales et européennes de 2004. Lors du référendum du 29 mai 2005, 55 communes (dont Brest, Le Havre, Boulogne-Billancourt, Antony) s'étaient ainsi équipées, ce qui représentait 837 bureaux de vote et un peu moins d'un million d'électeurs. Le conseil constitutionnel indique que l’utilisation de ces machines n’a donné lieu à aucun lieu à aucun contentieux. Mais en sera-t-il de même cette année ?


Une opposition montante aux machines à voter

Depuis plusieurs années, des informaticiens et quelques citoyens – au premier rang desquels l’infatigable Pierre Muller de Recul démocratique, désormais dénommé ordinateur-de-vote.org ainsi que le CREIS – se sont mobilisés contre le vote électronique ou les machines à voter. Depuis quelques mois, l’opposition a pris une certaine ampleur et une pétition en ligne pour le maintien du vote papier a été lancée (presque 50 000 signataires à la date d’aujourd’hui).

P&ampeacute;tition pour le maintien du vote papier

Les opposants aux machines à voter réfutent les arguments généralement avancés en faveur des machines à voter.

  1. Ils notent que les économies que génèrent les machines à voter sont loin d’être évidentes. Certes, on pourra imprimer moins de bulletins et les rémunérations des agents communaux seront moins importantes (puisqu’on n’aura pas à les payer pour les longues heures du dépouillement). Mais, l’achat des machines dont le coût est d’environ 4000 euros par unité aura représenté, si l’on compte une machine par bureau de vote, au moins 3,3 millions d’euros (mais il serait en fait proche des 5 millions d’euros).
  2. Ils soulignent que les machines ralentiront sans doute le déroulement du scrutin, les expériences passées montrant que certains électeurs, notamment les plus âgés, ont du mal à pratiquer cette nouvelle façon de voter.
  3. Enfin, on s’interroge sur ce qui se passera en cas de panne, momentanée ou définitive, de machines : cela signifiera-t-il que le vote de certains électeurs ne sera pas pris en compte ; a-t-on prévu des solutions de rechange et des urnes et des bulletins de secours ?
Plus fondamentalement, et c’est là qu’est le vrai problème, les opposants aux machines à voter mettent en doute leur intégrité ou leur fiabilité. Certains évoquent le spectre d’une manipulation (les logiciels des machines à voter pouvant être programmés pour fausser le scrutin). Des informaticiens ont également constaté qu’il était possible de connaître à distance les votes enregistrés par les électeurs. Que cela relève ou non du fantasme du Big brother, un sérieux doute plane sur la capacité des machines à voter à enregistrer correctement les votes.

Pour ces raisons, les opposants aux machines à voter réclament un moratoire et l’ouverture d’un véritable débat sur la question. Certains demandent également que chaque vote effectué sur une machine donne lieu à une trace papier (conservée dans une urne close à des fins de recomptage en cas de contestation) une façon astucieuse de ruiner le principal avantage supposé des machines à voter : les économies de papier.

Pour l’instant, les machines à voter semblent présenter seulement deux avantages :

  • elles suppriment la phase de dépouillement des votes. Et c’est sans doute ce qui a convaincu les maires qui ont acheté des machines car, dans de nombreuses communes, il est de plus en plus difficile de trouver des volontaires acceptant de participer au dépouillement.
  • elles institutionnalisent le vote blanc. La loi de 1969 prévoit en effet que la faculté d’un vote blanc doit être offerte sur les machines à voter. Les machines à voter font disparaître la catégorie « votes nuls « (regroupant, pour le vote papier, les bulletins non conformes tels que les bulletins raturés ou surchargés, ou les bulletins de deux candidats différents dans la même enveloppe) et permettent donc à ceux qui veulent exprimer un vote blanc de se compter en tant que tels sans être confondus avec ceux qui se sont trompés.

Pour s’informer :


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vendredi 6 avril 2007

Les Guignols influenceront-ils l'élection?

Après l’élection présidentielle de 1995, on a parfois dit que les Guignols de l’info avaient contribué à la victoire de Jacques Chirac en le rendant sympathique. Aujourd’hui, on s’interroge de la même façon : les Guignols vont-ils influencer l’élection présidentielle en rendant Sarkozy antipathique ?

La caricature politique est une forme particulière de commentaire. Elle tire sa force de son accessibilité (un dessin est plus facilement compris qu’un discours), de l’économie de moyens (une marionnette remplace de longues explications), de la simplification de la réalité (la caricature grossit certains aspects des choses et en oblitère délibérément d’autres). En ayant recours à l’humour, la caricature a une double fonction : elle procure du plaisir et met le public en bonne disposition ; elle autorise des propos qui ne seraient pas acceptables autrement.


Qui regarde les Guignols ?

En cette période de campagne électorale, les Guignols sont regardés chaque jour par 2,5 à 3 millions de téléspectateurs (1). On sait que leur public est assez typé : jeune (plus de la moitié des téléspectateurs ont moins de 35 ans), masculin (plus de 2/3 d’hommes), plus diplômé que le reste de la population (40% ont au moins un niveau Bac + 2), sensiblement plus intéressé par la politique que la moyenne des électeurs.
C’est aussi un public plutôt anti-Sarko : 58,5% de ceux qui regardent Canal Plus entre 19h et 20h30 répondent qu'ils sont tout à fait d’accord avec la proposition "Nicolas Sarkozy est inquiétant" (contre 17,5% de ceux qui regardent le 20h de TF1 et 34% de ceux qui regardent le 20h de France 2 (2).
Mais, l’audience des Guignols va sans doute bien au delà des télépectateurs qui sont devant leur écran, car on se raconte souvent entre amis ou collègues les caricatures ou les séquences les plus marquantes de l’émission.

Les Guignols influencent les gens : oui, mais les autres !
En 1995, lors d’une enquête, on avait demandé aux électeurs français s’ils pensaient que les Guignols avaient une influence sur le vote des gens. Réponse : oui à 56% (22% vraiment et 34% un peu). Mais lorsqu’on avait demandé à ces mêmes personnes si les Guignols avaient une influence sur leur propre vote, on n’avait plus que 12% de oui (3).
Ce résultat est consistant avec de nombreuses enquêtes : beaucoup de gens pensent que les médias ont un fort impact sur les autres, mais pas sur eux-mêmes personnellement.

Ce qui ne signifie pas que les Guignols n’ont aucune influence.
Ils sont une des multiples sources d’information qui contribuent à façonner l’image des candidats. Mais pas la seule : le vote est un processus complexe qui résulte à la fois du milieu social auquel on appartient – et parfois de traditions familiales –, des positions des candidats sur certaines questions qui nous tiennent à cœur ou encore de notre appréciation de leur personnalité en fonction de leurs comportement ou déclarations à des moments clefs de la vie politique.

En général, les informations que nous recevons au cours de la campagne n’affectent que modérément nos intentions de vote. Elles jouent surtout sur le choix d’un candidat à l’intérieur d’un camp politique ou sur notre intention de participer ou non au scrutin.
Nos orientations politiques préalables jouent en permanence comme un puissant filtre qui nous conduit à écarter les informations défavorables aux candidats que nous aimons bien ou à davantage retenir celles qui confortent nos convictions. Mais il arrive parfois qu’un événement particulièrement fort survient lors de la campagne électorale qui nous amène à modifier substantiellement nos évaluations des candidats.

Sources:
(1)Médiamétrie, semaine du 26 mars au 1er avril 2007. Le 28 mars, l'audience a été ainsi de 5,2% (1 point = 560 000 téléspectateurs).
(2) Baromètre politique du CEVIPOF, 4 eme vague.
(3) Sondage Louis Harris réalisé le 9 février 1995 auprès d'un échantillon représentatif des personnes âgées de 18 ans et plus.



Plus sur les images des candidats et les effets des médias?

L'ouvrage Comment devient-on président(e) de la république? Les stratégies des candidats (Robert Laffont).
Notamment chapitre 6 qui analyse comment se forment les images des candidats et chapitre 7 qui explique ce que nous savons (et pourqoi nous en savons si peu) sur les effets des médias.


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mercredi 4 avril 2007

Big event ou pas?

Aujourd'hui 4 avril 2007, des rumeurs circulent à Paris sur un événement important concernant Nicolas Sarkozy qui pourrait fortement affecter la campagne du candidat de l'UMP. L'information ne m'intéresse pas en elle-même mais d'abord en tant que rumeur puis en tant que possible événement de campagne:
- Comment va-t-elle se propager? La verra-t-on apparaître sur l'internet avant qu'elle soit (éventuellement) diffusée par les médias traditionnels?
- La dynamique d'une campagne peut-elle être bouleversée par certains événements?
- A quelles informations les électeurs sont-ils les plus sensibles?
Ouvrons l'oeil...