mardi 29 novembre 2005

Les minorité visibles, c'est quoi? Les origines du terme

J'ai dit dans un précédent billet combien je trouvais l'expression de minorités visibles peu heureuse, voire douteuse. Mais au fait, d'où vient cette expression?

Il semble que ce sont nos amis canadiens qui l'ont introduite il y a une vingtaine d'années. Dans les années 1980, plusieurs colloques se sont tenus sur le thème des minorités visibles et, en 1983, un Comité spécial sur les minorités visibles fut créé à la Chambre des communes qui publia un rapport initulé "L'égalité, ça presse" en 1984. Depuis lors, l'expression est couramment utilisée au Canada mais continue à susciter des débats, notamment lors des recensements.

Pour aller plus loin : Jean-Pierre Beaud et Jean-Guy Prévost, L'ancrage statistique des identités les minorités visibles dans le recensement canadien. Note de recherche du CRIST, 99-06.


This post is about the meaning and origins of the notion of visible minorities, an expression now commonly used by media people in France. While Americans would not mind using the term of race and British the terms of ethnic minorities, it seems that the expression was first used by Canadians in the 1980's.

dimanche 27 novembre 2005

Entendu sur France inter : faut-il des statistiques ethniques?

En relation avec mon précédent billet sur les minorités visibles à la télévision et un éventuel changement de la loi sur l'audiovisuel, ce lien vers l'émission Périphéries de France Inter du 27 novembre, qui abordait le débat autour de l'élaboration de statistiques ethniques pour lutter contre les discriminations.

Vous pourrez entendre des points de vue assez différents de :

  • Dogad Dogoui, président d'Africagora, favorable à des statistiques ethniques.
  • Samuel Thomas, vice-président de SOS Racisme, hostile à la prise en compte des origines, car cela institutionnaliserait une différence entre les "vrais" Français et les autres.
  • Azouz Begag, ministre délégué à la Promotion de l'égalité des chances, qui s'interroge: "comment la République peut-elle garantir l'égalité des citoyens sans distinction de race, d'origine ou de religion puisqu'elle n'a aucun moyen pour distinguer la race, l'origine ou la religion? "

samedi 26 novembre 2005

Chirac et la représentation de la diversité à la télévision : un pétard mouillé

Mardi 22 novembre, le Président de la République a souhaité rencontrer les responsables des chaînes nationales de télévision ainsi que le président du CSA pour s’entretenir avec eux de la représentation à l’antenne de la diversité de la société française. Il a notamment souhaité une modification de la loi du 30 septembre 1986 sur la liberté de communication (texte officiel de la déclaration de Jacques Chirac ICI)

(En souvenir de Rosa Parks : cliquer sur la photo pour accéder au portail Rosa parks)


Un arsenal juridique insuffisant ?
Pourquoi modifier une fois encore (ce sera la 37 eme fois en 20 ans) la loi de 1986 sur la liberté de communication ? La législation de l’audiovisuel contient déjà diverses dispositions pour assurer la représentation de la diversité de la société française sur les écrans.

  • La loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse punit la provocation à la discrimination ou à la haine raciale.
  • L’article 15 de la loi de 1986 sur la liberté de communication prévoit que « le CSA veille à ce que les programmes ne contiennent aucune incitation à la haine ou à la violence pour des raisons de race, de sexe, de mœurs, de religion ou de nationalité ».
  • Les cahiers des charges de France 2 et France 3 obligent ces chaînes à veiller à ce que leur "offre de programmes témoigne de la richesse et de la diversité des cultures de la société française" (article 2) et leur demandent de "contribuer à travers leurs programmes et leur traitement de l’information à la lutte contre les discriminations et les exclusions de toutes sortes" (article 3).
  • Les conventions de TF1 et M6 obligent ces chaînes "à respecter les différentes sensibilités politiques, culturelles et religieuses du public ; à ne pas encourager des comportements discriminatoires en raison de la race, du sexe, de la religion, ou de la nationalité ; à promouvoir les valeurs d'intégration et de solidarité qui sont celles de la République ; à prendre en considération, dans la représentation à l'antenne, la diversité des origines et des cultures de la communauté nationale" (article 9).
Les minorités visibles, c’est quoi ?
Lorsqu’ils débattent de la question de la représentation de la société française sur les écrans, les gens des médias utilisent fréquemment l’expression de minorités visibles. Cela part sans doute d’une bonne intention, et découle en partie des contraintes de notre droit et de notre célèbre modèle républicain qui ne reconnaissent pas explicitement les minorités ethniques ou nationales. Mais la notion est assez peu heureuse, voire douteuse.
  • D’abord parce qu’on pourrait l’utiliser à tort et à travers (je mesure 1,50 m donc j’ai le droit de passer à la télé en tant que membre de la minorité visible des petits).
  • Ensuite, il est assez clair (si je puis dire) que tous les membres de minorités n’ont pas forcément une gueule de minoritaire. On peut très bien être un beau blond aux yeux bleus et s’appeler Thamazight, être né en Kabylie et avoir fait ses études dans une ZEP.
  • Enfin, et surtout, parce que cette notion légitime un traitement différentiel des individus en fonction de leur apparence.




La faute aux médias ?
Le Président de la République suggère que la crise qu’a connue la société française est, indirectement et en partie, liée au fait que les médias représentent mal la société française. Sans doute. J’ai déjà dit dans ce blog combien les médias avaient du mal à traiter la culture des banlieues et à en rendre compte de façon régulière et non pas ponctuelle.
En même temps, on doit reconnaître que les chaînes de télé ont fait des efforts en la matière au cours des dernières années. TF1 indiquait dans son rapport d’activité 2003 qu’elle « s’applique à promouvoir la présence de minorités visibles dans ses séries les plus populaires », ce qu’on peut en effet constater. France Télévisions a lancé en janvier 2004 un plan d’action positive pour l’intégration, et conclu des accords avec deux écoles de journalisme, dont celle de Sciences-po, pour allouer des bourses à des jeunes gens issus de l’immigration.

Quatre remarques cependant :
  • Ce ne sont pas seulement les minorités issues de l’immigration mais aussi des pans entiers de la vie sociale, économique et politique que les chaînes de télévision ont du mal à représenter (par exemple les minorités politiques, les mouvements sociaux, les PME).
  • Une véritable intégration et promotion des minorités ne passe pas seulement par ce qui se voit à l’écran, mais aussi par l’accès à des postes de direction.
  • D’une certaine façon, les médias sont un reflet des inégalités sociales qui existent dans notre pays. Et bien évidemment, ces inégalités ne disparaîtront pas parce que nos écrans deviendraient tout à coup multicolores.
  • La question déborde largement le champ des médias : tant que nous ne parviendrons pas à définir précisément ce que sont les minorités, ce qui constitue la diversité mais aussi le bien commun de notre société, nous aurons du mal à avancer.
Pour aller plus loin :
- Les actes du colloque "Ecrans pâles. Diversité culturelle et culture commune dans l’audiovisuel", organisé en avril 2004 par le Haut conseil à l’intégration et le CSA.
- Le rapport "La télévision en Europe : régulation, politiques et indépendance", réalisée par l’Open Society Institute (et le Centre de recherches politiques de Sciences-po pour la partie française).

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vendredi 25 novembre 2005

Bon anniversaire Thom / Happy birthday Thom

La case de l'affreux Thom, un des mes blogs audio favoris, fête son premier anniversaire. Allez-y faire un tour: vous y trouverez de petits bijoux de la musique soul, soigneusement sélectionnés par Thom. Bon anniversaire Thom!

La case de l'affreux Thom (awful Thom's cabin), one of my favorite audio blog, is celebrating its first year of existence. Thom offers terrific picks of soul music. Pay a visit to his blog. You won't regret it.

La case se trouve par LA

mercredi 23 novembre 2005

La télévision en Europe: quelles réponses aux attentes des citoyens ?


La télévision joue un rôle important dans les démocraties occidentales. Pour de nombreuses personnes, c'est la première source d'information politique, et parfois même la seule.


Afin d'évaluer le fonctionnement des systèmes audiovisuels en Europe, l'Open Society Institute a mené, dans le cadre du programme EUMAP (EU Monitoring and Advocacy Program) une vaste enquête sur La télévision en Europe, couvrant 20 pays (4 pays de la "vieille Europe", les pays venant de rejoindre l'UE ainsi que des pays candidats à l'UE).

Cette étude constate que, dans l'ensemble de l'Europe, la télévision publique connaît une crise d'identité. De nombreux pays de l'Europe de l'Est sont passés extrêmement rapidement d'une télévision d'Etat à des systèmes audiovisuels largement pénétrés par des investisseurs américains et dominés par des chaînes commerciales offrant des programmes de piètre qualité.
Dans l'Europe de l'Ouest, les systèmes audiovisuels sont davantage régulés et s'efforcent d'organiser un équilibre entre le secteur commercial et le secteur public. Néanmoins, les chaînes publiques sont soumises à une injonction contradictoire: on leur demande à la fois d'être différentes des chaînes privées et de concurrencer ces dernières auxquelles on les compare continuellement en termes de taux d'audience, de performance économique ou de management.
En France, l'audiovisuel souffre d'une faiblesse majeure: les téléspectateurs ne sont pratiquement pas associés à la régulation de l'aduivisuel qui est largement une affaire d'experts.

L'Open Society Institute et le Centre de recherches politiques de Sciences-po (CEVIPOF) organisent mercredi 24 novembre de 8h30 à 10h un petit-déjeuner débat autour de l'étude La télévision en Europe: régulation, politiques et indépendance.
Pour y assister, s'inscrire auprès de marcelle.bourbier@sciences-po.fr.



Pour plus de détails sur le petit-déjeuner débat: cliquer ICI

Pour se procurer le rapport général et le rapport France en français: cliquer LA

Pour se procurer l'ensemble des rapports (en anglais): cliquer ICI





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lundi 21 novembre 2005

Can you see me? Me voyez-vous bien?

Can U C me? I have been told that the new layout does not display well with some browsers. If it is your case, please let me know (indicate which browser you are using as well as your screen resolution). Thank you for your cooperation.

Certains des lecteurs de ce blog m'ont signalé que la nouvelle mise en page s'affiche mal. Si vous êtes dans ce cas, merci de me l'indiquer en précisant quel navigateur et quelle résolution d'écran vous utilisez.
Merci pour votre aide.

Le SMSI pour les nuls (2)

Le sommet mondial sur la société de l’information à Tunis a adopté mardi soir 15 novembre un texte de compromis sur la gouvernance de l’internet. D’un côté, l’ICANN continue à fonctionner en l’état (ce qui satisfait les Etats-Unis), d’un autre côté un Forum sur la gouvernance de l'Internet devrait être créé qui aura pour mandat de traiter les questions de politique publique relatives à la gestion de l’internet (point 72 de l’Agenda adopté par le SMSI) sachant que « la gestion de l'Internet couvre aussi bien des questions d'ordre technique que des questions de politique générale, et doit impliquer l'ensemble des parties prenantes et des organisations intergouvernementales et internationales compétentes »(point 35 de l’Agenda), ce qui devrait partiellement répondre aux préoccupations des autres pays.
Après quoi, le SMSI s’est consacré à la question de la fracture numérique dans le monde et a fait de belles déclarations sur la nécessité d’assurer l’accès de tous les habitants de la terre aux bienfaits de la société de l’information.

Les Etats-Unis contrôlent-ils l’internet ?
On le dit souvent en avançant deux éléments : l’ICANN (qui gère le répertoire racine et l’allocation des noms de domaine) est placée sous la supervision du gouvernement des Etats-Unis et dépend sur le plan juridique de la législation de la Californie ; 10 des 13 serveurs racine sont situés aux Etats-Unis.

A quoi servent exactement l’ICANN et les serveurs racine ?
Lorsque nous surfons sur l’internet nous utilisons la plupart du temps des adresses du type monsitepréféré.com ou monpote@lapostechaque. En fait, chacune de ces adresses correspond à une adresse numérique (le numéro IP) qui permet le routage des communications. Le rôle du Domain Name System (DNS) est d’établir les correspondances entre les deux types d’adresses. Les informations relatives au DNS sont distribuées sur tout le réseau, mais pour que tout fonctionne de façon cohérente, il faut un répertoire racine. C’est l’ICANN qui le gère en s’appuyant sur 13 serveurs. Cependant, lorsque vous utilisez l’internet, une très grande partie des informations d’adressage sont sur l’ordinateur de votre fournisseur d’accès.

Puisque les Etats-Unis supervisent l’ICANN et les serveurs racines, cela veut-il dire qu’ils contrôlent le fonctionnement de l’internet ?
Sur le plan des contenus, il est assez clair que les Etats-Unis, malgré l’envie qu’ils en ont, ne contrôlent pas grand chose : ni les mails des terroristes, ni la multiplication des sites pornographiques, ni les spams.

Reste à préciser le pouvoir qu’ils tirent de leur supervision de l’ICANN.
Imaginons que les Etats-Unis obtiennent de l’ICANN qu’elle bloque un nom de domaine national (c’est purement hypothétique car une telle décision soulèverait un mouvement de protestation international et supposerait la coopération de dizaines d’administrateurs de serveurs), que se passerait-il ? L’internet continuerait à fonctionner à peu près normalement pendant une ou deux semaines car la quasi-totalité des informations d’adressage est distribuée sur tout le réseau. Progressivement, des conflits d’adresses surviendraient qui empêcheraient d’accéder à certains sites. Si rien n’était fait, le réseau pourrait être paralysé après quelques mois. Mais on peut penser aussi qu’un répertoire racine alternatif serait constitué par la communauté des administrateurs de serveurs.

Pourquoi alors la gestion de l’ICANN fait-elle l’objet de telles discussions ?
A mon avis, les véritables enjeux sont symboliques et surtout économiques, pas politiques. Symbolique car l’attribution des suffixes nationaux est surtout une affaire de fierté nationale et sert avant tout à montrer qu’on existe sur le Web. L’existence d’un .eu sera peut-être utile au renforcement de l’identité européenne, mais ne changera rien au fonctionnement de l’internet. Si on n’utilisait que des chiffres, les débats au sujet du DNS seraient d’ailleurs moins passionnés.

Curieusement, on parle assez peu des enjeux économiques, pourtant bien réels . Pour attribuer les adresses, il existe des organismes d’enregistrement qui se rémunèrent en faisant payer des redevances. Apparemment, c’est un bon business, peu dispendieux en ressources humaines (à la limite un ordinateur peu gérer tout seul les demandes d’enregistrement) et qui peut rapporter gros. Voilà un domaine où on aurait besoin d’une plus grande transparence.

Si, comme vous le soutenez, l’ICANN n’est pas un vrai enjeu, pourquoi les Etats-Unis n’acceptent-ils pas que cet organisme soit placé sous une supervision internationale.
Voilà six bonnes, et moins bonnes, raisons qui expliquent la position des Etats-Unis.

  • Ils n’ont aucune confiance dans des mécanismes de gouvernance intergouvernementale, surtout s’ils sont gérés par les Nations unies et/ou s’ils impliquent des pays comme l’Iran ou Cuba.
  • Ils sont pragmatiques : Everything runs just fine as it is. Why should we change anything?
  • Il estiment qu’une gouvernance par le bas, associant le secteur privé, la société civile et les universitaires est préférable à une gouvernance par le haut, notamment car elle permet des réponses rapides et flexibles aux problèmes qui se posent (pas faux, sauf qu’on se demande en quoi la situation actuelle s’apparente à une gouvernance par le bas).
  • Ils considèrent que leur mission historique est de protéger la démocratie à travers le monde (mais alors pourquoi ne pas démocratiser le fonctionnement de l’ICANN?).
  • Ils considèrent qu’ils sont à l’origine de l’internet (à moitié vrai : si l’internet protocol a été mis au point aux Etats-Unis, le Web est d’origine européenne) et qu’ils en ont financé le développement initial (exact). L’internet, c’est leur bébé et ils veulent continuer à s’en occuper.
  • Rien ne les réjouit plus que d’embêter les Européens.
Que penser de la position de l’UE ?
L’UE est favorable à une gouvernance intergouvernementale de l’internet, mais sa position souffre de plusieurs faiblesses.
Elle n’a pas su démontrer précisément et concrètement en quoi le contrôle de l’ICANN par les Etats-Unis était un réel problème. Le système de coopération (notamment pour résoudre les conflits) qu’elle propose est trop vague et le forum de discussion quelle a obtenu s’apparente à un « machin » en plus qui sera une instance sans réel pouvoir. La position de l’UE a pu être assimilée à celle de pays peu démocratiques partisans d’un rôle central des Etats dans la gestion de l’internet. Pour toutes ces raisons, l’UE n’a pas su gagner le soutien des milliers d’administrateurs qui font fonctionner quotidien le réseau, qui se satisfont assez rien du statu-quo.

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vendredi 18 novembre 2005

Congrès 2005 du Parti socialiste

Le congrès du PS aura lieu au Mans du 18 au 20 novembre. Comme on sait 5 motions sont en présence et sur l'internet on trouve diverses ressources pour y voir un peu plus clair.
Tant mieux car l'ensemble des textes présentés au Congrès représente plus de 1000 pages, pèse 600 grammes et nécessite plus de 53 heures de lecture (selon le blog Projet 2007 présenté plus bas).

Le PS a ouvert un site spécifique au Congrès 2005 où l'on trouve les textes des motions, ceux des contributions générales (textes d'orientation permettant aux leaders de faire entendre leur voix par delà les motions générales), et 302 contributions thématiques (deux fois plus qu'au précédent Congrès à Dijon). Le site est purement informationel (pas de forum de discussion).

Chacune des motions a ouvert un site ou un blog:
La motion 1 Réussir à gauche (Hollande) propose un site offrant des argumentaires et des échos de campagne, qui agrège astucieusement sous la forme d'un blog les contributions d'une dizaine de responsables.
La motion 2 Rassembler à gauche (Fabius) a habillé son site d'un beau rouge sombre et orange. En plus d'informations, on y trouve un e-tract (comparant les motions 1 et 2) qu'on peut envoyer à ses copains, et des vidéos de Fabius et de Bartolone. Il y a aussi un forum, mais désespérément vide.
La motion 3 Utopia a ouvert un beau site (rouge sombre et beige) sûrement le plus design mais purement informatif. Un blog est annoncé pour plus tard (mais quand alors ?).
Le site de la motion 4 Pour un socialisme libéral (Bockel) renvoie en fait vers le site du Club Gauche Moderne à dominante bleue. Très axé sur le fonctionnement du club, il comprend nénamoins un forum relativement actif.
La motion 5 Pour une alternative socialiste (NPS) renvoie elle aussi vers le site général du courant. Avec un design qui rappelle la communication du PS des années 1970, il très axé sur les activités du courant et permet une navigation assez aisée entre de multiples textes.

Signalons par aileurs deux autres sites proches du PS qui analysent les motions sous l'angle des TICS:
Celui de TemPS nouveaux où l'on trouvera également une chronique de l'actualité des TICs.
Celui de TemPS réel de la section internet du PS, au design très sobre mais efficace, est en outre plein de ressources: un annuaire des blogs socialistes, des dossiers bien fichus et un observatoire des usages politiques de l'internet qui vaut le détour.

Deux blogs intéressants se sont donné pour tâche d'analyser les différentes motions et, si possible, de faciliter la tâche des lecteurs.
Motions socialistes compare les différentes motions en fonction de différents thèmes.
Projet 2007, malicieusement sous-titré "Notre candidat c'est le projet", est plus éclectique. il reprend des textes publiés ailleurs et se livre à des analyses lexicales. On y apprend que les mots les plus utilisés par les motions sont: politique, social, société, pays, Europe, travail. Heureusement qu'on a des ordinateurs maintenant pour calculer tout ça.

Enfin, notons deux applications réalisées par la société Cognito et disponibles sur le site du journal Libération:
- la première disponible ICI représente sous la forme d'arbres les différentes motions, le tronc étant les propositions communes aux différentes motions, les branches représentant des propositions reprises par deux ou trois motions, les feuilles étant les propositions défendues par une seule motion. Trois arbres peuvent être visualisés : emploi, éducation, Europe. Ces petits schémas, qui font apparaître des arbres finalement peu touffus, montrent que les socialistes ont peut-être plus de points d'accord qu'ils ne le pensent.
- la deuxième application est plus traditionnelle. Il s'agit d'un questionaire qui permet de savoir de quel motion vous êtes le plus proche, à travers 17 questions relatives aux trois thèmes de l'emploi, de l'éducation et de l'Europe. Pour chaque question, on peut être d'accord avec plusieurs des propositions. J'ai fait le test, et à ma grande surprise, je me retrouve à la fois proche de la motion Bockel et de celle du NPS.
Me voici donc un socialiste libéral qui souhaite une alternative socialiste. (Je reviendrai un de ces jours sur ce genre de tests, et les problèmes méthodologiques qu'ils posent).

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jeudi 17 novembre 2005

Vous n'êtes pas le bienvenu en Tunisie / You are not welcome in Tunisia

Via Libération du 17 novembre: Robert Ménard, président de Reporters sans frontières (RSF), a été refoulé à son arrivée à l'aéroport de Tunis, où il était arrivé pour participer au Sommet mondial sur la société de l'information.

Selon les autorités tunisiennes, Robert Ménard, faisant l'objet d'une instruction judiciaire en Tunisie ne pouvait entrer dans le pays que sur convocation d'un juge d'instruction.
L'inculpation de Robert Ménard est consécutive à à l'occupation de l'Office du tourisme tunisien à Paris organisée par RSF en 2001, quand la journaliste et militante des droits de la personne, Sihem Ben Sedrine, avait été arrêtée en Tunisie.

Ecoutez le témoignage audio de Christophe Ayad, envoyé spécial de Libération, présent au moment des faits.

Addendum du 24 nov: Pour un avis "dissident" sur la question, voir le billet de Pierre de la Coste sur le blog du Club de l'Hyper-république. Il est vrai que les coups d'éclat sont devenus aujourd'hui une technique de captation de l'attention médiatique pratiquée par de nombreuses ONG.

mercredi 16 novembre 2005

Le SMSI pour les nuls

A l'occasion du Sommet mondial sur la société de l'information (SMSI), qui se déroule à Tunis du 16 au 18 novembre, quelques éléments pour vous aider à comprendre ce qui se passe.

Pourquoi tenir le sommet en Tunisie?
- A l'origine, parce que le Sommet devait être largement consacré au développement des TIC dans les pays les plus pauvres.
- Accessoirement, la Tunisie dispose d'un parc hôtelier peu rempli à cette époque de l'année.
- Le choix de Tunis n'apparaît pas des plus heureux: ce pays ne symbolise pas vraiment la liberté d'expression. D'ailleurs des des journalistes ont été molestés et le Sommet citoyen, qui se tient en parallèle, a du mal à trouver des salles de réunion.

De quoi va-t-on parler au SMIS?
Deux grandes questions sont à l'ordre du jour:
- la gouvernance de l'internet
- les mécanismes financiers pour aider les pays en voie de développement à mieux accéder à la société de l'information.
Mais il semble que les grands pays industrialisés et quelques autres veulent surtout discuter de la première question.

Qu'entend-on par gouvernance de l'internet?
Tout le monde est à peu près d'accord pour dire que la gouvernance recouvre un ensemble de règles et procédures pour organiser la coopération d'acteurs sociaux. En revanche, ce qu'on va "gouverner" et, surtout, qui "gouverne" fait l'objet de débats.
- Pour certains (comme William Drake), la gouvernance de l'internet porte aussi bien sur le réseau lui-même que sur les transactions et contenus qu'il permet de véhiculer.
- Pour d'autres (comme Milton Mueller), la gouvernance doit se limiter au champ technique et ne concerner que les activités d'interconnexion (internetworking).
- Divers pays (dont la Chine, la Syrie, l'Iran) entendent profiter du sommet pour affirmer le rôle central des Etats dans la gouvernance de l'internet.

A suivre:
C'est quoi cette histoire de Domain Names System?
La gestion technique du réseau est-elle un véritable enjeu?

Est-il vrai que les Etats-Unis contrôlent le fonctionnement de l'internet?
Quel sont les modèles de gouvernance de l'internet envisageables?

The WSIS for dummies

From today on, I am starting a series of posts on the World Summit on the Information Society (WSIS) which is taking place in Tunis from November 16 to 18.

1) Why is the WSIS being held in Tunis?
  • Because Tunisia is well known for being a democratic country which cherishes freedom of press.
  • Because there is plenty of room in Tunisian hotels in November.
  • Because the Summit should deal with bridging the digital divide.

2) What will participants talk about at the WSIS?
Two main issues are on the agenda:
  • internet governance
  • financing mechanisms to help poor countries to get the benefits of new information technologies.

3) What does internet governance mean?

There are many definitions of internet governance, and no agreement on what it means.
  • Broad definition (eg William Drake): Internet governance concerns the collective rules, procedures and related programs intended to shape social actors’ expectations, practices, and interactions concerning Internet infrastructure and transactions and content.
  • "Sovereignist definition" (eg Syria ): Internet gouvernance is about the set of shared rules, procedures, and processes, including government involvement in the form of laws and regulations (for example for country code top level domains, generic top level domains, and security issues including combating SPAMs), that results in practices and operations that are consistent with the sovereign rights of states and the market interests of the operators and end-users.
  • Narrow definition (eg Milton Muller): Internet governance is the collective action, by governments and/or the private sector operators on the networks connected by the Internet, to establish agreements about the standards, policies, rules, and enforcement and dispute resolution procedures to apply to global internetworking activities

4) What is the digital divide?
  • The digital divide means the gap between those who are connected to the internet and those who have no access to the benefits of the new digital technologies.
  • There is a digital divide between rich and poor countries, but also within each country.
  • The causes of the digital divide are economic (those who can pay for ICT equipement and services versus those who cannot afford), but also social and cultural (ability to read and use information sources, cognitive capacities).
Next posts:
I heard that the central issue is about the DNS system. What is that?
Does the US really control the internet?
What are the alternative models for governing the internet?

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mardi 15 novembre 2005

Just a double left clik and vous avez la traduction!

New: this blog now functions with Alexandria!

This engine allows most foreign readers to get the translation of any French term into their own language.

Les lecteurs français peuvent aussi s'en servir pour obtenir une définition ou des synonymes.


How it works? Just do a double left click on the word and that's it.
Comment ça marche? Un double clic gauche sur le mot avec votre souris et ça y est!

More info on Memodata web site
Plus d'infos sur le site de Memodata

Found thanks to /repéré grâce à Technologies du langage .

lundi 14 novembre 2005

Revamping




The blog has been revamped. Let me know if you like the new layout.


J'ai modifié le jaquette du blog. Dites-moi si vous aimez.

samedi 12 novembre 2005

Paris riots: the bicycle thief /le voleur de bicylette


Inevitably, Paris riots remind me of De Sicca's masterpiece, The bicycle thief.

Comment ne pas penser en ce moment au Voleur de bicyclette de De Sicca?



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vendredi 11 novembre 2005

Paris riots: The power and danger of images




I am both fascinated and frightened by these pictures of French riots. Fascinated because of the intrinsic beauty of images. Frigthened by what they show.

Ces images des émeutes qui se déroulent en France sont à la fois fascinantes et effrayantes. Elles sont belles (en tant que photos) et pas belles (par ce qu'elles représentent).

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mardi 8 novembre 2005

Paris riots: L'oxygène de la publicité

Les médias rendent-ils convenablement compte de ce qui se passe dans les banlieues françaises ?
On peut faire de nombreux reproches aux journalistes quant à leur manière de couvrir les banlieues, par exemple :

  • le manque de suivi (“ils ne sont là que quand ça pète, et après, on ne les voit plus ”, entend-on souvent) ;
  • une couverture spectaculaire des événements tendant à mettre l’accent sur les faits négatifs et à passer sous silence les événements positifs ;
  • des reportages superficiels dus à des enquêtes insuffisantes et, plus fondamentalement, à une incompréhension de la culture des banlieues.

De leur côté, les journalistes (particulièrement ceux des médias audiovisuels) se heurtent à de multiples difficultés. Certaines sont générales et inhérentes à tout reportage. Ainsi, il est plus facile de représenter un événement ponctuel qui génère des images (un affrontement de jeunes et de policiers) qu’un processus social se déroulant sur un temps long (par exemple, l’action d’une association) (voir ICI un de mes précédents billets sur les contraintes des médias).

D’autres difficultés sont particulières aux banlieues :

  • impossibilité matérielle d’accéder à certains sites ;
  • peur des gens de témoigner ;
  • tentatives de pression, ou de manipulation.
Par ailleurs, les médias suivent les goûts des gens et ils savent qu’un sujet de fond sur les banlieues n’est, en temps normal, pas très vendeur.

Parmi tous les problèmes que pose la couverture d’événements violents, il est en un particulièrement malaisé à gérer, celui que les sociologues des médias appellent le dilemme de l’oxygène de la publicité.
C'est sans doute Margaret Thatcher qui a, la première, utilisé cette expression. Intervenant le 15 juillet 1985 devant l’American Bar association, celle-ci a appelé les journaux à ne pas offrir une tribune à des causes politiques violentes et déclaré que “les nations démocratiques devaient s’efforcer de priver les terroristes et les pirates de l’air de l’oxygène de la publicité dont ils dépendent”. ("Democratic nations must try to starve the terrorist and the hijacker of the oxygen of publicity on which they depend").

Margaret Thatcher faisait alors référence aux actions terroristes de l’IRA, mais, aujourd’hui, on peut se poser la même question au sujet des émeutes qui ont lieu en France.
Les médias ont-ils joué un rôle dans leur propagation et contribué à les attiser en leur donnant trop de publicité? Aurait-il fallu que les médias diffusent moins d’images sur les incendies et les affrontements ?


Comment représenter les banlieues?


Il n’est pas facile de répondre à cette question. D’un côté, certains groupes s’efforcent d’instrumentaliser les médias, de se servir d’eux pour populariser - voire donner une consistance à - leurs actions. Et cela d’autant plus que faire la une des médias est devenu aujourd’hui un des critères de la performance sociale, quelle qu’elle soit. Enfin, couvrir un événement violent peut générer des effets d’émulation ou d’imitation, et favoriser une propagation de la violence.

Mais pour autant, comment traiter sur un mode mineur les émeutes qui ont lieu dans les banlieues ? Des dizaines de voitures et de bâtiments publics incendiés, ce n’est pas anodin, mais bien un événement réel qui a de graves conséquences pour des dizaines de personnes. Il est, en outre, assez évident que les émeutes sont le symptôme d’un malaise social plus profond. Ne pas les montrer, ce serait comme casser un thermomètre pour croire qu’on n’a plus la fièvre. Enfin, certains journalistes (mais pas tous) considèrent que les médias doivent refléter tout ce qu'on voit et que leur boulot, c’est avant tout de donner le maximum d’informations aux gens, et de laisser ceux-ci se forger librement leur opinion.

D''autres journalistes ont une autre position et s’efforcent certes de couvrir le plus complètement possible les émeutes mais aussi de s’interroger sur la nature, l’origine et les conséquences des images qu’ils diffusent. Dans les cahiers des charges des chaînes de télévision, ou bien dans la Charte de l’antenne de France Télévisions, on trouve d’ailleurs diverses recommandations à cet égard. Par exemple, la charte de l’antenne de France Télévisions demande aux journalistes de “concilier le respect des téléspectateurs et l’obligation d’être fidèle à la réalité” lors de la diffusion d’images violentes. Une image violente ne doit être “diffusée que si elle comporte une information indispensable à la compréhension de l’événement”.

La rédaction de France 2 a adopté un certain nombre de règles pour couvrir les émeutes :

  • ne pas utiliser d’images amateur (afin d’éviter les tentatives de manipulation) ;
  • ne pas citer les quartiers pour éviter les comparaisons stigmatisantes ou au contraire l’émulation entre quartiers ;
  • ne pas s’appesantir sur les images de voiture brûlées pour mettre en perspective les événements.


Pour aller plus loin:
  • L’émission Arrêt sur images de France 5 du 6 novembre était consacrée à la manière dont les médias ont couvert les débuts de la crise. Dans cette émission, une étonnante séquence revient sur la visite de Sarkozy à Argenteuil et montre que celle-ci ne s’est pas résumée à un rapide passage sous les huées pour délivrer sa petite formule sur la racaille (comme on l’a vu dans les médias). Sarkozy a discuté plusieurs dizaines de minutes d’abord avec les habitants d’une HLM puis avec des jeunes du quartier (ce qu’on n’a pratiquement pas vu dans les médias mais qu’on peut voir ICI).
Addendum du 10 novembre: Toujours sur l'émission et le blog de J2M à Europe 1, cet écho d'une polémique entre le maire de Rosny-sous-Bois et une équipe de France 2.

Addendum du 15 novembre: un article du Monde du 13/11 intitulé "la crise des banlieues interpelle la partique du journalisme".

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dimanche 6 novembre 2005

Vu de loin / Seen from abroad

"Ah ! m'y voilà donc enfin au feu ! se dit-il. J'ai vu le feu ! se répétait-il avec satisfaction. Me voici un vrai militaire. A ce moment, l'escorte allait ventre à terre, et notre héros comprit que c'étaient des boulets qui faisaient voler la terre de toutes parts. Il avait beau regarder du côté d'où venaient les boulets, il voyait la fumée blanche de la batterie à une distance énorme, et, au milieu du ronflement égal et continu produit par les coups de canon, il lui semblait entendre des décharges beaucoup plus voisines ; il n'y comprenait rien du tout."
(Fabrice del Longo, dans la Chartreuse de Parme, chapitre 2)


Photos de Paris, la nuit du 5 novembre
sur le site de la BBC (gauche) et celui d'Aljazeera (droite)


Comprend-on mieux les choses quand on est près, plutôt que loin, de l'événement?

Cette interrogation classique, souvent illustrée par le "syndrome de Fabrice" (qui, bien qu'étant au cœur de l'action, ne comprenait rien à ce qui se passait), est aujourd'hui renouvelée par l'internet.
Des « événements » (comme on disait déjà en Mai 68, et avant lors de la guerre d'Algérie) qui se déroulent en ce moment en France, je n'ai certes qu'une vision lointaine. Mais aurais-je été mieux informé étant à Paris (et habitant un quartier privilégié) plutôt qu'à Oxford?
Aujourd'hui, grâce à l'internet, on peut facilement accéder de l'étranger à toute la presse française (y compris les JT de TF1 et de France Télévisions accessibles en ligne peu de temps après leur diffusion), ainsi qu'à de nombreux forums de discussion où chacun explique le pourquoi des choses, sans compter les innombrables blogs qui désormais accompagnent et commentent (presque) tout ce qui se passe dans le monde.
Mais de plus, ici à Oxford, parce que j’ai l’impression d’en savoir moins parce que je suis loin, je suis enclin à davantage lire la presse que je ne le ferais en France, et surtout à consulter des sites de médias étrangers qui me confrontent à des visions ou à des interprétations auxquelles je ne me serais pas naturellement exposé.

Je suis donc sans doute plus informé que si j’étais à Paris. En même temps, je n’ai qu’une connaissance désincarnée des événements parisiens et il me manque un quelque chose, qui donnerait à l’information sa consistance et la ferait vivre en moi. Ce quelque chose, ce sont ces micro-sensations indéfinissables qui viennent des conversations, des changements minimes dans le comportement des gens, des bruits différents dans la ville.

J’ai beau avoir en main un beau tam-tam électronique, il ne me permet pas de capter cette vibration si particulière de l’air qui nous dit ce qui se passe vraiment.

Paris riots:
Do we know more about things when we are close, or when we are far away?
A question which is renewed by the internet, this amazing information tool.

samedi 5 novembre 2005

The Air France tautology / Tautologie


En logique formelle, une tautologie est une proposition dont le prédicat énonce une information déjà contenue dans le sujet.



Si vous ne voyez pas trop bien ce que cela veut dire, voilà une solution qui vous permettra de comprendre in vivo ce qu'est une tautologie. Prenez un vol d'Air France*. Avec un peu de chance, vous entendrez l'annonce suivante.
"Nous vous prions de nous excuser pour le retard de votre vol, dû à l'arrivée tardive de l'appareil".

Pour patentier (en attendant l'avion qui est en retard parce qu'il est en retard): confectionner selon le modèle ci-joint un ruban de Möbius, qui représente joliment la tautologie.

* Ca marche aussi sur d'autres compagnies.



If you don't know what a tautology is, just try this. Book an Air France flight*. There is some chance that you hear the following announcement:
"We apologize for the delay due to the late arrival of the plane."

While you wait for the delayed plane because the plane is late, you can make a nice Möbius strip to represent the tautology.

* Also works on other airlines.

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mercredi 2 novembre 2005

One out of 20 millions / Juste 1 sur vingt millions

Hello you! If you are reading me, it means that you have been quite lucky. Just imagine. This blog represents only one among more than 20,5 millions blogs (as of October 2005) and, somehow, you managed to find it.

And the situation should become worse. As David Sifry, the founder and CEO of technorati reports in his own blog HERE, the blogosphere is experiencing a continuing growth. The number of blogs is doubling every 5 months (which also means that the blogosphere is over 30 times as large as it was 3 years ago or, that about one new blog is set up every second….

There is a kind of silent revolution going on there. Quite soon, the number of producers of texts will exceed the number of potential readers, a big event in the history of the humanity.

So now, what can we, poor lonely bloggers, do to get readers? One solution, as explained in English HERE by Jean Véronis in his excellent blog (which is really worth your reading and is also bi-lingual), is to be referenced in other blogs. The more links to your blog, the more readers, the greater the chances to be linked to, etc. But this virtuous circle is not easy to start.

Another solution is suggested by Tom Zeller in the NY Times of October 31 : to get name recognition, nothing beats a good scandal.

Bonjour, bonjour! Vous êtes sacrément chanceux de me lire ! rendez-vous compte : je ne représente qu’un vingt-millionième de la blogosphère, et vous êtes arrivé à me trouver.

Et la situation ne devrait pas s’améliorer, ainsi que nous l’explique David Sifry, le fondateur et PDG de technorati dans son propre blog ICI : le nombre de blogs double tous les 5 mois ; ou dit autrement, il y a 30 fois plus de blogs aujourd’hui qu’il y a 5 ans ; ou dit encore autrement : un nouveau blog naît presque chaque seconde.

L’air de rien, nous sommes en train de vivre une révolution silencieuse. Le nombre de producteurs de textes va bientôt dépasser le nombre de lecteurs potentiels. Ce qui risque de changer pas mal de chose puisque jusqu’ici dans l’histoire de l’humanité, la production des écrits a toujours été le fait d’une petite élite de clercs.

Que pouvons-nous faire, nous pauvres petites cow-boys solitaires de la blogosphère pour avoir quelques lecteurs. Une première solution, comme l’explique ICI Jean Véronis dans son excellent blog (bi-lingue de surcroît), c’est d’être référencé par d’autres blogs. Ce qui ouvre un cercle vertueux : plus vous avez de liens vers votre blog, plus avez de chances d’avoir des lecteurs, plus vous avez de chances d’être référencé à nouveau, etc. Du moins en théorie, car ce processus n’est pas facile à démarrer. L’autre solution, c’est Tom Zeller qui la rappelle dans cet article du 31 octobre du NY Times : pour qu’on parle de votre blog, rien ne vaut un bon vieux scandale.



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mardi 1 novembre 2005

Sarkozy, premier blogué de France?







Nicolas Sarkozy, ministre de l’intérieur, et donc premier flic de France, va-t-il devenir aussi le premier blogué de France ? Petite promenade parmi les blogs anti et pro Sarko.









QUELQUES BLOGS ANTI SARKO

  • Sarkostique dont j’ai déjà parlé ICI se présente comme « le Sarkozy blog officiel satirique » et se situe quelque part entre le Canard enchaîné et Charlie-Hebdo.
  • Sarkozypresident 2007 a été créé par un blogueur très énervé par le sarko-spam. Il propose plein d’animations, un t-shirt anti-sarko et une plutôt bonne revue de presse/de blogs sur l’actualité anti-Sarko.
  • Tropicalboy a ouvert le blog sarkozix et se spécialise dans les images ou affiches détournées sur Sarko (l'image ci-dessus est un échantillon de ses talents).
  • Dans sarkozynews, on trouve aussi de nombreuses images de Tropicalboy, mais aussi une revue de presse et des billets d'humeur anti-sarko.
  • Le sarkosident 2007, lui, verse plutôt dans le détournement anti-Sarko de unes de journaux.
  • Antisarko.net est une section particulière du site re-so.net (créé par des « réformistes et solidaires », mais aussi socialistes et européens) dont j’ai déjà parlé ICI. Sobre (et même élégant), et sérieux.
  • Addendum du 15 nov: le WUMP qui regroupe "des rappeurs mobilisés au-delà de tout clivage par un même idéal, une même foi dans le défoulement musical en résistance à la violence d' Etat", propose un site dont l'organisation est calquée sur celle du site de l'UMP. Musique et discours plutôt radical, (accessible aussi en langage texto ICI !)
Il y a aussi ceux qui surfent sur la vague anti-Sarko, tel le groupe Sarkophage, de l’UMP (Union Mondiale des Punks), où l'on parle finalement assez peu de Sarko.


QUELQUES SITES PRO-SARKO

Sarko n’a pas de blog officiel (ou officiellement de blog), mais beaucoup d’amis qui en ouvrent pour lui.
  • Ses plus vieux amis sont sans doute ceux du Sarkozy Blog qui annonce qu’il dira « Tout sur Nicolas Sarkozy » (vraiment ?) et a le grand mérite d’avoir été ouvert dès mai 2004.
  • Sarkozynicolas.com est un site web, qui ressemble à un blog. Aux couleurs de l’UMP, ce blog suit l’actualité de Sarko. Les mêmes ont également créé un forum sarkozy, pas très fréquenté. A noter un lien vers le camp d’en face (en l’occurrence le blog sarkozix).
  • Encore des amis de Sarko sur Ensemble pour faire de Nicolas Sarkozy notre prochain président. Là, il s’agit plutôt d’organisateurs puisqu’on vous propose de créer un groupe dans votre ville, doté de sa propre URL (du type marseille.poursarkozy), qui se réunira tous les premiers jeudi de chaque mois. Une quinzaine de groupes locaux existent début novembre. [Un certain teoden, l’organisateur du blog,recommande également ceci : « Les forums politiques sont comme des marchés le dimanche. On peut y rencontrer des gens, parler politique et recruter des soutiens. Aller sur les forums et inviter les participants à rejoindre notre site sarkozy.affinitiz.comest une action de mobilisation politique très utile. Car une fois sur notre site, ces soutiens seront susceptibles de s'engager plus avant." Teoden recommande "d'investir" 3 forums, ceux du Figaro et du Monde, mais aussi le forum politique de jeuxvideo.com]
Les blogs des amis de Nicolas devraient se multiplier puisqu’une plate-forme dénommée blog militant (bien fichue et au joli design) a été mise en place pour permettre aux militants et sympathisants de l’UMP de créer et héberger leur blogs. Cette plate-forme propose des conseils et même un forum support.
Du coup, c’est bien pratique pour ranger certains blogs, en apparence neutres, comme le blog Critique constructive de l’action de Sarkozy que je rande dans les pro-Sarko du fait de son appartenance à la mouvance blogmilitant.
(Par les mêmes, il y a aussi le site web cybermilitant, qui propose, outre les infos traditionnelles, des annuaires sur les élus et fédérations de l’UMP et divers outils militants - bannières, logos et même des extraits des musiques entendues lors des meetings de l’UMP).

ENTRE LES DEUX?

Entre les anti-Sarko et les pro-Sarko, pas beaucoup de blogs.
  • J’ai quand même trouvé ce Sarkoloose, qui nous allèche en nous proposant de découvrir « Pourquoi Sarko va perdre son pari d’accéder à la présidence ». Mais attention, ce blogueur, qui veut rester anonyme dit n’être « ni pour, ni contre Sarkozy, bien au contraire ». Pour avoir une bonne idée de son style, on peut lire son billet du 19 octobre sur « Fallait-il parler d’Anne Fulda sur les blogs ? (voilà, c’est fait !) et celui qui précède sur la même affaire.
  • Enfin, ce blog sobrement intitulé Sur Sarkozy , qui rassemble des liens vers des articles et autres ressources sur Sarko (et dont l'auteur me dit que je ne devrais pas le considérer dans l'entre-deux - voir son commentaire).
Au total, on l'impression que les anti-sarko font plutôt dans le genre satirique alors que du côté des pro-Sarko on investit de façon méthodique l'internet.


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